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EXCLUSIF : découvrez le « Rogito », le dernier témoignage de foi déposé dans le cercueil du pape François

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Tribune Chrétienne vous propose la traduction intégrale du document solennel retraçant la vie et l’héritage spirituel du 266ᵉ Successeur de Pierre.

À l’occasion des funérailles du pape François, la Salle de presse du Saint-Siège a rendu public le document traditionnellement déposé dans le cercueil des papes : le Rogito ( Le mot « Rogito » vient du latin rogare, qui signifie « demander » ou « faire une déclaration officielle ».).

Ce texte officiel résume la vie, les œuvres et le ministère du pontife défunt, conservant pour l’Église et pour l’histoire la mémoire de son service fidèle et de son engagement pastoral.

Voici l’intégralité du Rogito inséré dans la tombe de François :

« Avec nous, pèlerin d’espérance, guide et compagnon de route vers la grande destination à laquelle nous sommes appelés, le Ciel, le 21 avril de l’Année Sainte 2025, à 7h35 du matin, alors que la lumière de Pâques illuminait le deuxième jour de l’Octave, le Lundi de l’Ange, l’aimé Pasteur de l’Église François est passé de ce monde au Père. Toute la communauté chrétienne, en particulier les pauvres, a rendu grâce à Dieu pour le don de son service, offert avec courage et fidélité à l’Évangile et à l’Épouse mystique du Christ.

François fut le 266ᵉ pape. Sa mémoire demeure dans le cœur de l’Église et de toute l’humanité.
Jorge Mario Bergoglio, élu pape le 13 mars 2013, naquit à Buenos Aires le 17 décembre 1936, de parents émigrés du Piémont : son père Mario, comptable, travaillait dans les chemins de fer, et sa mère, Regina Sivori, s’occupait de la maison et de l’éducation de leurs cinq enfants. Diplômé technicien chimiste, il choisit ensuite la voie du sacerdoce en entrant d’abord au séminaire diocésain, puis, le 11 mars 1958, au noviciat de la Compagnie de Jésus. Il fit ses études d’humanités au Chili et, de retour en Argentine en 1963, obtint une licence de philosophie au Collège Saint-Joseph de San Miguel.

Il enseigna la littérature et la psychologie dans les collèges de l’Immaculée à Santa Fe et du Sauveur à Buenos Aires. Il reçut l’ordination sacerdotale le 13 décembre 1969 de l’archevêque Ramón José Castellano et prononça ses vœux perpétuels dans la Compagnie de Jésus le 22 avril 1973.
Après avoir été maître des novices à Villa Barilari, professeur de théologie, conseiller provincial des jésuites et recteur du collège, il fut nommé provincial des jésuites d’Argentine le 31 juillet 1973.

Après 1986, il passa quelques années en Allemagne pour préparer une thèse doctorale et, revenu en Argentine, devint un proche collaborateur du cardinal Antonio Quarracino.
Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomma évêque titulaire d’Auca et auxiliaire de Buenos Aires. Il choisit comme devise épiscopale Miserando atque eligendo et fit figurer dans ses armoiries le monogramme IHS de la Compagnie de Jésus.
Le 3 juin 1997, il fut promu archevêque coadjuteur de Buenos Aires et succéda à Quarracino à la tête de l’archidiocèse le 28 février 1998.
Jean-Paul II le créa cardinal lors du consistoire du 21 février 2001, avec le titre de saint Robert Bellarmin.

En octobre suivant, il fut rapporteur général adjoint de la Xe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques. Pasteur simple et très aimé dans son diocèse, il parcourait sa ville en métro ou en bus.
Il vivait dans un appartement et préparait lui-même ses repas, par désir d’être proche des gens.
Lors du conclave consécutif à la renonciation de Benoît XVI, il fut élu pape le 13 mars 2013, prenant le nom de François, en référence à saint François d’Assise, pour marquer sa priorité envers les pauvres.

Depuis la loggia des bénédictions, il se présenta par ces mots :
« Frères et sœurs, bonsoir ! Et maintenant, commençons ce chemin : évêque et peuple, ensemble. Un chemin de fraternité, d’amour, de confiance entre nous. » Puis, inclinant la tête : « Je vous demande de prier le Seigneur pour qu’Il me bénisse : la prière du peuple pour son évêque. »

Le 19 mars, solennité de saint Joseph, il inaugura officiellement son ministère pétrinien.
Toujours proche des marginalisés, François choisit de résider à la Domus Sanctae Marthae, ne supportant pas l’éloignement des personnes. Dès le premier Jeudi Saint, il célébra la Messe de la Cène en dehors du Vatican, dans des prisons, des foyers pour handicapés ou des centres d’accueil pour toxicomanes.

Aux prêtres, il recommandait de toujours être disponibles pour administrer la miséricorde sacramentelle, de sortir des sacristies à la recherche des brebis perdues et de garder les portes des églises ouvertes.

Il exerça son ministère pétrinien avec une dévotion infatigable, œuvrant pour le dialogue avec les musulmans et les autres religions, participant à des rencontres de prière et signant des déclarations conjointes, comme le Document sur la fraternité humaine signé à Abu Dhabi le 4 février 2019.

Son amour des pauvres, des personnes âgées et des enfants l’amena à instaurer les Journées mondiales des pauvres, des grands-parents et des enfants.
Il institua également la Dimanche de la Parole de Dieu.

François élargit considérablement le Collège des cardinaux, convoquant dix consistoires et créant 163 cardinaux issus de 73 nations, dont 23 n’avaient jamais eu de cardinal auparavant.
Il convoqua cinq assemblées du Synode des évêques : trois générales ordinaires, une extraordinaire sur la famille et une spéciale sur l’Amazonie.

Sa voix s’éleva souvent pour défendre les innocents.
Le 27 mars 2020, en pleine pandémie de Covid-19, il pria seul sur la place Saint-Pierre désertée, embrassant spirituellement Rome et le monde.
Ses dernières années furent marquées par des appels incessants pour la paix, notamment en Ukraine, en Palestine, en Israël, au Liban et en Birmanie.

Après une hospitalisation en 2021, François dut être à nouveau hospitalisé le 14 février 2025 pour une pneumonie bilatérale, séjournant 38 jours au Policlinico Gemelli.
Il passa ses dernières semaines à la Maison Sainte-Marthe, poursuivant son ministère avec passion malgré sa santé déclinante.
Le jour de Pâques 2025, il bénit une dernière fois la ville et le monde (Urbi et Orbi) depuis la loggia de Saint-Pierre.

Le magistère doctrinal de François fut abondant.
Son style fut sobre et missionnaire, combattant l’autoréférentialité et la mondanité spirituelle.
Il exposa son programme apostolique dans l’exhortation Evangelii gaudium (24 novembre 2013).

Il publia quatre encycliques :

  • Lumen fidei (29 juin 2013) sur la foi,
  • Laudato si’ (24 mai 2015) sur l’écologie,
  • Fratelli tutti (3 octobre 2020) sur la fraternité humaine,
  • Dilexit nos (24 octobre 2024) sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus.

Il promulgua sept exhortations apostoliques, trente-neuf constitutions apostoliques, de nombreuses lettres apostoliques (dont la plupart sous forme de Motu Proprio), deux bulles de proclamation d’Années saintes, ainsi que de nombreuses catéchèses et discours.
Il réforma la Curie romaine par la Constitution Praedicate Evangelium (19 mars 2022), simplifia les procédures d’annulation de mariage et renforça la législation contre les abus sexuels (Vos estis lux mundi).

Le pape François laisse à tous un témoignage lumineux d’humanité, de vie sainte et de paternité universelle. »

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