Le Vatican a annoncé hier que le conclave débutera le 7 mai prochain.Conformément à la Constitution apostolique Universi dominici gregis, promulguée par Jean-Paul II et mise à jour par Benoît XVI, chaque étape de ce processus suit un rituel précis.La journée s’ouvrira par la célébration de la messe votive pro eligendo Papa en la basilique Saint-Pierre. L’après-midi, les cardinaux se réuniront dans la chapelle Pauline du Palais apostolique avant de se rendre en procession vers la chapelle Sixtine, lieu où auront lieu toutes les opérations de vote.
Avant de commencer les scrutins, chaque cardinal prêtera serment sur la Bible, jurant de garder le secret absolu sur tout ce qui se déroulera durant le Conclave. Lorsque tous auront prêté serment, l’archevêque Diego Ravelli, maître des célébrations liturgiques, prononcera le « Extra omnes » , marquant la sortie de toute personne non autorisée et la fermeture de la chapelle.
Les cardinaux écouteront ensuite une méditation spirituelle donnée par le cardinal Raniero Cantalamessa. Après son intervention, celui-ci quittera la chapelle, laissant les électeurs seuls pour procéder au premier vote. Le conclave sera présidé par le cardinal Pietro Parolin, en raison de l’âge avancé du doyen, le cardinal Giovanni Battista Re.
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Le processus de vote est strictement codifié. Chaque électeur recevra deux ou trois bulletins portant en haut l’inscription Eligo in Summum Pontificem. Après avoir écrit le nom du candidat de son choix, chaque cardinal déposera son bulletin dans l’urne en prêtant serment :
« Je prends le Christ Seigneur à témoin, qui me jugera, que je donne mon vote à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu. »
Le scrutin est valide si le nombre de bulletins correspond au nombre de votants. Pour être élu, un candidat devra obtenir la majorité des deux tiers, soit 90 voix sur 135. En cas d’absence d’élection, les bulletins seront brûlés dans un poêle spécial, produisant une fumée noire.
Le premier jour, un deuxième vote est prévu. À partir du deuxième jour, deux votes auront lieu chaque matin et chaque après-midi. Après trois jours sans élection (douze scrutins), une journée de pause sera observée pour la prière et la réflexion, avant de reprendre selon le même rythme.
Si après 34 scrutins aucun pape n’est élu, les cardinaux devront se prononcer entre les deux candidats ayant recueilli le plus de voix, en maintenant néanmoins le seuil des deux tiers pour l’élection. À ce stade, les deux candidats finalistes n’auront pas le droit de voter.Lorsque l’un des cardinaux obtient le quorum requis, il lui sera demandé : « Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ? » .
Après son acceptation et le choix de son nom pontifical, la fumée blanche s’élèvera au-dessus du Vatican, annonçant l’élection du nouveau pape.L’alternance de la fumée noire et de la fumée blanche pour signaler l’échec ou l’élection d’un pape remonte à 1878, lors du conclave qui élut Léon XIII. Traditionnellement, les bulletins de vote étaient brûlés avec ou sans ajout de paille humide pour influencer la couleur de la fumée. Toutefois, cette méthode ancienne a parfois créé de la confusion, notamment en 1958 lors du conclave qui élut Jean XXIII, où la fumée apparut grise et laissa les fidèles perplexes pendant plusieurs minutes. Pour éviter tout malentendu, le Vatican utilise désormais des fumigènes chimiques : un fumigène noir pour signaler un scrutin sans résultat, et un fumigène blanc pour annoncer l’élection du nouveau Souverain Pontife.
Celui-ci sera conduit dans la « chambre des larmes » pour revêtir la soutane blanche, puis donnera sa première bénédiction Urbi et Orbi depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après la proclamation solennelle de l’Habemus Papam.