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Saint Pacôme le Grand

Pacôme refuse par humilité d’être ordonné prêtre, malgré la demande du grand saint Athanase d’Alexandrie.

Fondateur du cénobitisme chrétien (+ 346)

Il est des conversions silencieuses, et d’autres qui portent en elles le germe d’une révolution spirituelle. Celle de Pacôme, jeune Égyptien enrôlé de force dans l’armée romaine au début du IVe siècle, appartient à cette seconde catégorie. Prisonnier à Thèbes parmi d’autres recrues récalcitrantes, il découvre un jour la charité chrétienne à travers de simples gestes : des croyants viennent les visiter et leur apportent à manger. Ce geste, humble mais brûlant d’amour fraternel, pénètre son cœur. À sa libération, Pacôme demande le baptême.

Très vite, sa vie prend un tournant radical. Il se consacre au service des pauvres et des malades, puis ressent l’appel de Dieu à la solitude. Il se retire dans le désert, sous la direction de l’anachorète Palémon, et mène pendant sept ans la vie rude des ermites. Mais Dieu a pour lui un dessein plus grand.

Un jour, dans le silence de Tabennési, une voix intérieure lui dit :
« Pacôme, reste ici et bâtis un monastère. »
Un autre jour, un ange lui révèle la volonté divine :
« Servir le genre humain et le réconcilier avec Dieu. »

Pacôme comprend alors que la voie du salut ne se vit pas seul. Il fonde un premier monastère, avec pour but d’aider d’autres hommes à chercher Dieu dans la prière, le travail, l’obéissance et la charité fraternelle. Les premiers temps sont difficiles : vivre ensemble demande plus que de la bonne volonté. Il lui faut organiser la vie communautaire, poser des repères, éviter les désordres.

C’est ainsi qu’il rédige une règle de vie : sobre, précise, équilibrée. La Règle de saint Pacôme, transmise ensuite par écrit en grec et en latin, devient l’une des premières grandes fondations du cénobitisme chrétien. Chaque moine conserve un espace de silence, mais tous vivent ensemble sous l’autorité d’un supérieur, dans la prière liturgique, le travail manuel et l’union des cœurs. Saint Benoît s’en inspirera plus tard.

Pacôme refuse par humilité d’être ordonné prêtre, malgré la demande du grand saint Athanase d’Alexandrie. Il préfère rester simple abbé, serviteur de ses frères. Sous sa conduite, les monastères se multiplient en Haute-Égypte, attirant des centaines de disciples.

Il meurt en 346 (ou 347), victime d’une épidémie qui frappe les couvents. Mais son héritage dépasse les frontières de l’Égypte. L’esprit de la communauté chrétienne, enraciné dans la prière, la règle et la fraternité, continue de vivre dans les monastères du monde entier.

Avec nominis

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