Lundi 2 juin 2025, la chapelle Sixtine a été le théâtre d’un hommage au bienheureux cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique roumain, figure de la résistance au communisme et protecteur courageux des juifs de Transylvanie pendant l’Occupation. À l’occasion de ce Jubilé dédié à l’espérance, le pape Léon XIV a voulu rappeler la fidélité de l’Église aux martyrs de la foi… et à la fraternité avec le peuple juif.
Ce message a pris un relief particulier avec la présence de Silviu Vexler, président de la Fédération des communautés juives de Roumanie. En l’accueillant personnellement, le Saint-Père a souligné la portée profonde de cette rencontre, loin des convenances diplomatiques, mais enracinée dans une mémoire partagée de souffrances et de courage.« C’est un honneur de vous accueillir », a déclaré Léon XIV, saluant aussi les représentants de l’Église gréco-catholique roumaine. Il a rappelé que le cardinal Hossu avait été créé cardinal in pectore par saint Paul VI alors qu’il était encore prisonnier des communistes pour sa fidélité à Rome. Un acte de reconnaissance envers un pasteur indéfectiblement attaché à la vérité de la foi.
Le pape a mis en lumière l’engagement héroïque du cardinal Hossu en faveur des juifs de Transylvanie du Nord entre 1940 et 1944, citant sa Lettre pastorale du 2 avril 1944 : « Aidez les juifs non seulement par la pensée, mais aussi par le sacrifice », appelait-il à ses fidèles. Selon le témoignage de Moshe Carmilly-Weinberger, ancien grand rabbin de Cluj, le cardinal contribua à sauver des milliers de vies.
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En évoquant ce geste, Léon XIV a renforcé le lien spirituel entre l’Église et le peuple juif, un lien fondé non sur des déclarations théoriques mais sur l’histoire vécue, incarnée dans les actes d’hommes courageux. Il a salué en Hossu un « prophète de l’espérance » et a cité sa parole bouleversante : « Dieu nous a envoyés dans ces ténèbres de souffrance pour offrir le pardon et prier pour la conversion de tous. »Cette rencontre avec le président Vexler illustre la volonté du pontife de faire mémoire de ce passé commun, douloureux mais fondateur, pour construire une fraternité exigeante, ancrée dans la vérité et non dans l’effacement des différences.
Enfin, le pape a lancé un appel clair et fort : « Disons non à toute violence, surtout quand elle vise des innocents comme les enfants et les familles ! » Un message d’une brûlante actualité, dans un monde toujours déchiré par la haine et les persécutions.Ce jour-là, dans la chapelle des conclaves, l’Église a honoré un cardinal fidèle et tendu la main à ceux qu’il avait défendus, réaffirmant qu’en ces temps troublés, la fidélité à la vérité est le socle de toute paix durable.
Source Vatican
