Depuis le mois d’avril, le collège catholique du Sacré-Cœur à Versailles est secoué par une série d’accusations graves, portées par une poignée d’enseignants environ cinq sur les 120 que compte l’établissement. Ces derniers dénoncent, dans la presse et par voie syndicale, des atteintes supposées à la liberté de conscience, un prétendu prosélytisme religieux, ainsi que des « maltraitances infligées à des personnels ». Des propos contestés avec fermeté par la direction.
À la tête de l’établissement depuis 2022, Emmanuel Assailly, ancien directeur du collège Saint-Jean-de-Passy, se dit victime d’une attaque organisée. Selon lui, plusieurs enseignants, concernés par des sanctions administratives pour des comportements graves, auraient décidé de déclencher une offensive médiatique et syndicale, appuyés par la CFDT. Parmi les faits évoqués : un exercice littéraire où des élèves de quatrième ont été invités à rédiger une lettre de suicide fictive.La multiplication des accusations et leur diffusion dans certains médias ont contribué à créer un climat « délétère », que plusieurs membres de la communauté éducative jugent artificiellement entretenu. De plus en plus d’observateurs évoquent une stratégie visant à reproduire le schéma bien connu de l’affaire Espeso : faire pression sur un établissement catholique à travers les médias, fragiliser sa direction, et provoquer une intervention du rectorat.
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Or, Christian Espeso, directeur de l’établissement Immaculée Conception de Pau, a été pleinement rétabli dans ses fonctions par le tribunal administratif le 20 juin dernier. Dans un entretien exclusif accordé à Tribune Chrétienne, il affirmait que « ce qui s’est joué ici, c’est la possibilité pour les établissements catholiques d’exercer librement leur mission », dénonçant une « attaque idéologique, sans fondement ». La justice lui a donné raison sur presque tous les points, marquant ainsi une victoire importante pour la liberté de l’enseignement.Le parallèle entre les deux affaires semble aujourd’hui assumé par ceux qui s’inquiètent d’une instrumentalisation de l’école catholique. Le collège du Sacré-Cœur, qui accueille près de 900 élèves dans un cadre paisible et réputé, défend la cohérence de son projet éducatif, dont les activités religieuses sont clairement annoncées et toujours encadrées par les textes en vigueur. La messe, les temps de prière ou la catéchèse ne sont en rien imposés contre la volonté des familles.
Pour de nombreux parents, cette affaire révèle une volonté plus large de s’en prendre à la spécificité de l’enseignement catholique. À l’instar de Pau, c’est ici la liberté de conscience et la mission même de l’école chrétienne qui sont remises en question. Reste à savoir si la vérité triomphera une nouvelle fois, comme l’a espéré Christian Espeso à Pau, et si l’enseignement catholique saura se défendre face à ces attaques idéologiques récurrentes.