Ce samedi 5 juillet 2025, le pape Léon XIV a reçu au Vatican des pèlerins venus du Danemark, d’Irlande, d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse. Parmi eux, de nombreux jeunes et des enseignants d’établissements catholiques. Dans son allocution, prononcée en anglais, le Souverain Pontife a insisté sur la mission éducative de l’Église, et surtout sur le rôle central des éducateurs dans la transmission de la foi et la formation de la jeunesse.S’adressant aux enseignants, il a déclaré : « J’espère que, chaque jour, vous nourrirez votre relation avec le Christ, qui nous donne le modèle de tout enseignement authentique. »
Cette phrase, lumineuse pour qui comprend le sens de l’enseignement catholique, semble pourtant déranger certains esprits en France . D’un coté on tire à tout va sur l’enseignement catholique: le collège du Sacré-Cœur de Versailles, l’affaire de Christian Espeso le directeur de l’établissement de l’Immaculée Conception à Pau ( blanchi de toute accusation), l’affaire du collège Stanislas à Paris …et bien d’autres.D’un autre coté, on monte méthodiquement en épingle l’affaire de Betharram. (Loin de nous l’idée de minimiser les abus de cet établissement ). Mais insidieusement, voire explicitement, certains n’hésitent pas à établir des parallèles entre ces cas avérés et d’autres établissements catholiques n’ayant rien à se reprocher, comme à Versailles ou à Pau.
L’objectif est clair : justifier une mise au pas idéologique des écoles catholiques, en les accusant de manquements imaginaires pour mieux casser les valeurs chrétiennes qu’elles transmettent
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Cette chasse aux sorcières idéologique inquiète d’autant plus qu’elle vise précisément les institutions les plus fidèles à leur projet éducatif catholique.
De son coté, le pape Léon XIV, sans nommer ces cas français, a pourtant visé juste. Il a rappelé que les enseignants sont regardés « comme des modèles de vie, des modèles de foi », et que leur autorité ne repose pas sur leur conformité à une pensée dominante, mais sur leur relation vivante au Christ. Ce lien personnel est, selon ses mots, le seul véritable fondement d’un enseignement chrétien digne de ce nom. Enfin, le souverain pontife a conclu son allocution en insistant sur la continuité entre le pèlerinage vécu à Rome et le chemin de foi quotidien : « Un pèlerinage ne s’achève pas, il se transforme en pèlerinage quotidien de disciples », a-t-il déclaré, encourageant chacun à rester fidèle, confiant dans la miséricorde de Dieu, et à laisser porter les fruits de cette démarche tout au long de la vie.
Texte intégral traduit du discours du pape Léon XIV – 5 juillet 2025
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous !
Bonjour et bienvenue au Vatican.
Excellences, chers prêtres et jeunes amis,
Je suis heureux de vous saluer à l’occasion de votre pèlerinage à Rome durant cette Année jubilaire, qui, comme vous le savez, est centrée sur la vertu théologale d’espérance. J’adresse en particulier mon salut aux jeunes du diocèse de Copenhague, qui composent ce groupe, ainsi qu’aux enseignants venus d’Irlande, d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse.
Vous marchez dans les pas d’innombrables pèlerins venus de vos pays respectifs, qui depuis des siècles font ce même pèlerinage vers Rome, la « ville éternelle ». En effet, Rome a toujours été une maison particulière pour les chrétiens, puisqu’elle est le lieu où les apôtres Pierre et Paul ont offert le témoignage suprême de leur amour pour Jésus en donnant leur vie en martyrs. Comme successeur de Pierre, je vous remercie de votre présence ici, et je prie pour qu’en visitant les lieux saints, vous puissiez puiser l’inspiration et l’espérance dans l’exemple profond des saints et martyrs qui ont imité le Christ.
Un pèlerinage a un rôle essentiel dans notre vie de foi, car il nous éloigne de nos foyers et de nos routines quotidiennes, et nous donne le temps et l’espace pour rencontrer Dieu plus profondément. De tels moments nous aident toujours à grandir, car, à travers eux, l’Esprit Saint nous façonne doucement pour que nous soyons toujours plus conformes à l’esprit et au cœur de Jésus-Christ.
Chers frères et sœurs, chers jeunes rassemblés avec nous ce matin, souvenez-vous que Dieu a créé chacun de vous avec un but et une mission dans cette vie. Profitez de cette occasion pour écouter, pour prier, afin d’entendre plus clairement la voix de Dieu qui vous appelle au plus profond de votre cœur. Je voudrais ajouter qu’aujourd’hui, nous perdons souvent la capacité d’écouter, de vraiment écouter. Nous écoutons de la musique, nos oreilles sont inondées constamment de toutes sortes de contenus numériques, mais parfois nous oublions d’écouter notre propre cœur. Et c’est dans nos cœurs que Dieu nous parle, qu’il nous appelle et nous invite à mieux le connaître et à vivre dans son amour. Et à travers cette écoute, vous pourrez être ouverts à laisser la grâce de Dieu fortifier votre foi en Jésus (cf. Col 2,7), afin que vous puissiez plus aisément partager ce don avec les autres.Et à vous, chers enseignants : ce que je viens de dire aux jeunes s’applique également à vous, en particulier en raison de votre rôle important dans la formation de la jeunesse d’aujourd’hui : enfants, adolescents, jeunes adultes. Car ils vous regardent comme des modèles : des modèles de vie, des modèles de foi. Ils observeront particulièrement votre manière d’enseigner et de vivre. J’espère que, chaque jour, vous nourrirez votre relation avec le Christ, qui nous donne le modèle de tout enseignement authentique (cf. Mt 7,28), afin que, à votre tour, vous puissiez guider et encourager ceux qui vous sont confiés à suivre le Christ dans leur propre vie.
Enfin, lorsque vous serez tous de retour chez vous, souvenez-vous qu’un pèlerinage ne s’achève pas, il transforme son objectif en un « pèlerinage quotidien de disciple ». Nous sommes tous des pèlerins et nous le restons toujours, marchant à la suite du Seigneur, en cherchant le chemin qui est véritablement le nôtre dans la vie. Ce n’est certes pas facile, mais avec l’aide du Seigneur, l’intercession des saints, et le soutien mutuel, vous pouvez être certains que, tant que vous restez fidèles, en faisant toujours confiance à la miséricorde de Dieu, l’expérience de ce pèlerinage continuera à porter du fruit tout au long de votre vie (cf. Jn 15,16).
Chers amis, avec ces quelques mots, et vous confiant à l’intercession de Marie, Mère de l’Église, je vous donne de tout cœur ma bénédiction.
Que Dieu vous bénisse et merci. »
Source Vatican – Traduction Tribune Chrétienne