Évêque de Carthage (+ 430)
À une époque où l’unité de l’Église était sans cesse menacée par les hérésies, les divisions et les résurgences païennes, Dieu suscita en Afrique un pasteur d’une fermeté exemplaire : saint Aurèle, évêque de Carthage de 392 à 430. Contemporain et ami intime de saint Augustin, il fut l’âme de l’Église d’Afrique du Nord, une Église alors florissante, comptant quelque cinq cents évêques.
Fidèle à sa mission, saint Aurèle présida plus de trente conciles, rassemblant des évêques parfois agités, souvent enclins à des dérives doctrinales. C’est lui qui convoquait et dirigeait ces assemblées ; c’est saint Augustin qui, à ses côtés, y exposait la doctrine avec clarté et autorité. Leur collaboration fut une bénédiction pour toute la catholicité. Ensemble, ils ont contribué à fortifier la foi et à défendre l’Église contre les poisons du schisme et de l’erreur.Attentif à la pureté de la foi autant qu’à la sainteté des mœurs, saint Aurèle s’attaqua aussi aux abus croissants liés au culte des martyrs. À sa demande, saint Augustin rédigea une règle destinée aux monastères, pour contrer certains moines sans scrupule qui spéculaient sur les reliques ou imposaient des taxes aux fidèles venus prier.
Ce pasteur, dont la vigueur apostolique ne se démentit jamais, n’hésita pas non plus à purifier la ville de ses anciens cultes idolâtriques. Il fit installer son siège épiscopal à l’emplacement d’une statue de la déesse païenne Caelestis (ou Tanit), affirmant ainsi la victoire du Christ sur les idoles.
Mort vers 427 (ou 430 selon les sources), saint Aurèle demeure l’une des grandes figures épiscopales de l’Antiquité chrétienne. Modèle de discernement, de courage et de fidélité à la Tradition, il mérite d’être invoqué aujourd’hui encore par ceux qui, au cœur de l’Église, souhaitent allier clarté doctrinale et charité pastorale.
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