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Sainte Brigitte de Suède

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« Jésus s’est abaissé sans avoir eu votre autorisation. »

Veuve, fondatrice de l’ordre du Saint-Sauveur (+ 1373)

Mercredi 23 juillet 2025, l’Église fait mémoire de sainte Brigitte de Suède, veuve et fondatrice de l’ordre du Très Saint Sauveur, figure majeure de la spiritualité médiévale et proclamée copatronne de l’Europe par saint Jean-Paul II en 1999.Issue de la haute noblesse suédoise, Brigitte mena une vie conjugale exemplaire aux côtés de son époux Ulf Gudmarson, avec qui elle eut huit enfants. Ensemble, ils adoptèrent une règle de vie inspirée de l’Évangile et s’engagèrent comme tertiaires franciscains. La piété de Brigitte influença profondément son mari, qu’elle accompagna jusqu’à la fin de sa vie. À la mort d’Ulf, elle refusa de se remarier pour se consacrer totalement à Dieu.

Elle se retira d’abord au monastère cistercien d’Alvastra avant de s’installer à Rome, où elle mena une vie marquée par la prière, la pénitence et l’austérité. Elle n’hésita pas à mendier et à se faire pauvre, cherchant par là à imiter le Christ et à susciter le mépris du monde. À une noble romaine qui lui reprochait de ne pas tenir son rang, elle répondit : « Jésus s’est abaissé sans avoir eu votre autorisation. »

Brigitte exerça également une influence notable sur la vie ecclésiale de son temps. Elle adressa des exhortations pressantes aux papes réfugiés en Avignon pour les inciter à revenir à Rome. Elle entreprit en 1372 un pèlerinage en Terre Sainte, qu’elle considéra comme l’un des moments les plus intenses de son existence.

À Rome, elle fonda l’ordre du Très Saint Sauveur, plus connu sous le nom des Brigittines. Cet ordre, approuvé par le pape, adopta une forme classique pour l’époque, regroupant moines et moniales sous l’autorité d’une abbesse. L’ordre existe encore aujourd’hui, notamment à Vadstena, en Suède.

Dans sa catéchèse du 27 octobre 2010, le pape Benoît XVI soulignait l’importance de sainte Brigitte pour l’Europe, rappelant que sa vie, antérieure aux divisions de la chrétienté, pouvait aujourd’hui encore servir d’intercession pour l’unité des chrétiens. Il ajoutait : « La grande tradition chrétienne reconnaît à la femme une dignité particulière […] qui, si elle ne coïncide pas avec le sacerdoce ordonné, a une grande importance pour la vie spirituelle de la communauté. »

Canonisée dès 1391, sainte Brigitte laisse une empreinte durable dans l’histoire religieuse de l’Europe. Jean-Paul II, en la proclamant copatronne du continent avec sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, voyait en elle un modèle de foi enracinée dans l’Évangile, capable de rappeler à l’Europe ses fondements spirituels.Sa prière eucharistique, attribuée à sa plume, témoigne de la profondeur de sa vie mystique : « Béni sois-tu, Jésus-Christ, mon Seigneur, qui […] à la dernière Cène, as merveilleusement consacré avec du pain matériel ton corps qui nous rachète […], leur as donné humblement un modèle d’humilité. »

Avec nominis

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