Depuis 2000 ans

« Je me suis sentie libérée » : récit et témoignage d’Antonietta Raco , reconnue par l’Église comme le 72e miracle

Antonietta Raco  - DR
Antonietta Raco - DR
Le 72e miracle de Lourdes, dont a bénéficié une Italienne de 67 ans, a été présenté officiellement le vendredi 25 juillet 2025 dans la cité pyrénéenne : «Sans elle, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui. »

Le 72e miracle de Lourdes, dont a bénéficié une Italienne de 67 ans, a été présenté officiellement vendredi 25 juillet au sanctuaire de Lourdes. Après les contrôles rigoureux appliqués à toutes les manifestations miraculeuses constatées à Lourdes et confiées au Bureau des constatations médicales, ce nouveau fait extraordinaire a été accepté comme miracle authentique.La bénéficiaire de la bonté maternelle de l’Immaculée est Antonietta Raco, originaire de Tursi, en Basilicate. Elle souffrait d’une sclérose latérale primitive, une maladie neurodégénérative grave et incurable. En 2009, lors d’un pèlerinage à Lourdes avec l’Union des pèlerinages de l’épiscopat italien, elle se rend dans l’une des piscines alimentées par l’eau de la source découverte par sainte Bernadette.

Les semaines passent, son état s’améliore de façon inexplicable. En mars 2010, elle signale cette guérison au Bureau des constatations médicales. Cinq sessions d’analyses médicales collégiales se succèdent, appuyées par des expertises indépendantes, notamment celle du professeur Vincenzo Silani, spécialiste des maladies du motoneurone, qui confirme le diagnostic initial. En 2017, le Bureau médical de Lourdes établit la constatation de la guérison.Le dossier est ensuite transmis au Comité médical international de Lourdes, composé de professeurs d’universités médicales. En 2020, la publication d’un consensus sur le diagnostic de cette maladie rare et sa validation internationale en 2024 permet au Comité d’attester la guérison. Sur 21 membres consultés, 17 se prononcent en faveur du caractère inexpliqué de la guérison.

Dernière étape, le dossier est remis à l’Église. Le 16 avril 2025, Monseigneur Vincenzo Carmine Orofino, évêque de Tursi-Lagonegro, proclame officiellement dans la cathédrale de la ville natale de la miraculée : « Nous reconnaissons le caractère miraculeux de cette guérison, comme un signe divin clair. » Il souligne le parcours de foi de Mme Raco, son humilité et sa persévérance.

Le docteur Alessandro de Franciscis, responsable du Bureau des constatations médicales depuis 2009, souligne : « C’est le premier cas de guérison d’une maladie dégénérative du premier neurone moteur. » Il salue le travail des experts mobilisés, dont les professeurs Adriano Chio (Turin), Jean Pouget (Marseille) et Vincenzo Silani (Milan). Ce dernier, coauteur du consensus international, précise : « Je n’ai jamais constaté d’arrêt ou de guérison clinique d’une sclérose latérale primitive. Ce cas est unique. »Il poursuit : « L’homme de science doit toujours apprendre et reconnaître la réalité, même lorsqu’elle semble humainement incompréhensible. Je me suis résigné à l’idée de ne pas pouvoir donner aujourd’hui une explication scientifique acceptable. ».

Témoignage d’Antonietta Raco au média italien Avvenire :

« À la fin du mois de juillet, j’ai participé à un pèlerinage de l’Unitalsi, en réalité pas pour prier pour moi. Quand vint mon tour d’entrer dans la piscine, j’étais soutenue par trois dames. Peu après, deux s’éloignèrent, tandis qu’une continuait de m’assister. Puis elle aussi s’écarta légèrement. C’est alors que j’ai senti la présence de quelqu’un d’autre qui me soutenait la nuque. Alors, non sans difficulté, j’ai essayé de me retourner, mais il n’y avait personne. J’ai alors ressenti une douleur intense dans les deux jambes, avant une sensation de soulagement enveloppant

. À ce moment-là, j’ai entendu, à ma gauche, une voix féminine, magnifique : elle était douce, légère. Je n’ai jamais rien entendu de semblable. Elle me disait : “N’aie pas peur, n’aie pas peur !” Mais moi, je tremblais, j’avais peur. Quelque chose d’inexplicable se produisait, aussi parce que cette voix, je l’étais seule à l’entendre. Je ne savais absolument pas que j’étais guérie. »

« Quelque chose s’était produit dans mon corps, mais j’étais effrayée, incapable de révéler à moi-même et à mes proches ce qu’il en était. D’ailleurs, notre foi ne se base pas sur des choses à exhiber. »

« Je suis rentrée chez moi, en Basilicate. C’était le soir du 5 août. Je regardais la télévision assise sur le canapé, à côté de moi il y avait mon mari, quand cette voix, la voix de Lourdes, est revenue. Quelle frayeur ! “Appelle ton mari – me disait-elle –, dis-lui.” Mais que devais-je lui dire, pensai-je ? J’étais agitée. Mais encore la voix : “Appelle ton mari, dis-lui.” Alors j’ai appelé mon mari Antonio et j’ai trouvé la force d’essayer de me lever sur mes jambes. J’y suis parvenue ! J’ai fait quelques pas, puis même quelques tours sur moi-même. Mon mari n’en croyait pas ses yeux. Et je lui ai tout dit. »

Le curé de sa paroisse recueille son témoignage pour le transmettre à l’évêque Francescantonio Nolè. Les médecins constatent immédiatement le caractère inexplicable de l’amélioration:

« Le médecin a dit que ce qu’il voyait n’était pas rationnel. Et que je devais prendre rendez-vous immédiatement au centre SLA de l’hôpital Molinette de Turin, où j’étais suivie. Ce que j’ai fait. » et de poursuivre « Je suis entrée sur mes jambes dans ce service. Les médecins, les infirmiers qui m’avaient toujours soulevée du fauteuil pour m’allonger sur un lit, étaient figés, à me regarder. Le chef de service, le professeur Adriano Chiò, est venu vers moi. Il était bouleversé. Il m’a fait passer une longue série d’examens. À la fin, sans un mot, il m’a prise dans ses bras, nous étions émus. Il a précisé que la science n’était pas en mesure d’expliquer. »

– Avez-vous eu des doutes ? « Aucun » – Et les examens ?

« Énormément. Surtout au Bureau des constatations médicales de Lourdes. J’ai été évaluée par des spécialistes italiens et étrangers. Je leur ai aussi dit que si mon cas pouvait aider à mieux comprendre cette maladie, alors toutes les vérifications sont les bienvenues. »

Cinq sessions d’expertise collégiale ont été menées par le Bureau des constatations médicales, avec notamment l’avis du professeur Vincenzo Silani, expert reconnu des maladies du motoneurone. Celui-ci confirme le diagnostic initial et soutient, comme ses confrères, que la guérison reste sans explication scientifique. « C’est le premier cas de guérison d’une maladie dégénérative du premier neurone moteur », souligne le docteur Alessandro de Franciscis, président du Bureau. Le professeur Silani ajoute : « Je n’ai jamais constaté d’arrêt ou de guérison clinique d’une sclérose latérale primitive. Ce cas est unique. » Et de conclure : « L’homme de science doit toujours apprendre et reconnaître la réalité, même lorsqu’elle semble humainement incompréhensible. Je me suis résigné à l’idée de ne pas pouvoir donner aujourd’hui une explication scientifique acceptable. » En 2020, le Comité médical international de Lourdes, composé de spécialistes universitaires, confirme à la majorité qualifiée l’absence d’explication. Sur les 21 membres consultés, 17 ont voté en faveur du caractère « inexpliqué » de la guérison. Le 16 avril 2025, dans la cathédrale de Tursi, Mgr Vincenzo Carmine Orofino proclame : « Nous reconnaissons le caractère miraculeux de cette guérison, comme un signe divin clair. »

Lire aussi

Antonietta Raco de rajouter : « Peut-être que je ne le montre pas, mais en réalité, je ressens une grande émotion pour ce qui s’est passé lors de la messe chrismale de mercredi, à Tursi, au cours de laquelle l’évêque a parlé de signe divin de guérison. Je suis consciente de ce qui m’est arrivé. Et pourtant, sincèrement, je vous dis que pour moi, rien n’a changé. »« Ma vie avait déjà changé, cet été d’il y a 16 ans. C’était le 5 août 2009, quand, après quatre ans, je me suis levée de mon fauteuil roulant et j’ai recommencé à marcher. Mais j’étais déjà croyante, ma foi n’a été que renforcée. »

« J’ai toujours considéré la Vierge comme une maman. Dans ma simplicité, je me suis toujours confiée à elle. Je ne nie pas qu’après ce qui m’est arrivé, je ressens cette présence à mes côtés, comme cela peut arriver à toutes les personnes qui se confient à elle. Moi, choisie pour un miracle ? Nous ne sommes que des instruments entre les mains de Dieu. C’est sûr, quand j’écoute les passages de l’Évangile, et qu’on y parle de miracles, je n’aurais jamais pensé que ces faits si lointains dans le temps pouvaient se reproduire. Pourtant, notre foi nous permet de comprendre que Dieu est toujours présent parmi nous, alors comme aujourd’hui. »

« Oui, ils ont fait beaucoup pour moi, avec une assistance pleine d’amour, et je veux faire quelque chose pour les autres. Sans leur aide, je n’aurais jamais pu aller à Lourdes. Mais on est volontaire chaque jour, simplement en étant aux côtés de quelqu’un qui souffre, par exemple. »

« Bien sûr. Lourdes est ma maison. Et il n’y a pas un moment de la journée où mon esprit ne retourne pas à la Grotte. »

«Ce n’est pas pour moi que je témoigne, mais pour les autres, pour rappeler que Dieu agit encore aujourd’hui. Je remercie la Vierge Marie. Sans elle, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui. »

Sur plus de 7000 dossiers de guérisons déposés à Lourdes depuis les apparitions de 1858, seuls 72 cas ont été reconnus comme miracles par l’Église. Plus de 80 % des miraculés sont des femmes. Le miraculé le plus jeune avait deux ans. Les pays d’origine sont majoritairement la France (56 miraculés), suivie par l’Italie (9), la Belgique (3), l’Allemagne (1), l’Autriche (1), la Suisse (1) et l’Angleterre (1). La majorité des miraculés affirme avoir été guérie au contact de l’eau de Lourdes, pour la plupart dans les piscines.Rappelons que le tout premier miracle officiellement reconnu à Lourdes fut celui de Catherine Latapie, dite Chouat. Née en 1820 à Loubajac, paralysée du bras droit depuis une chute, elle se rend à Lourdes dans la nuit du 28 février 1858. Le 1er mars, elle plonge sa main dans la source, ses doigts se redressent instantanément. Elle rentre chez elle le jour même et donne naissance à un enfant qui deviendra prêtre. Le miracle a été reconnu en 1862 par Mgr Laurence, évêque de Tarbes.

Ainsi, depuis la guérison de Catherine Latapie jusqu’au miracle d’Antonietta Raco, Lourdes demeure ce lieu où la foi humble rejoint l’inexplicable, et où l’Église, avec rigueur et prudence, reconnaît parfois le sceau visible de la miséricorde divine et de la grâce, dont Marie est l’inlassable intercesseur.

Recevez chaque jour notre newsletter !