À Barcelone, une vive polémique a éclaté à la suite de la publication d’une série d’affiches et d’une vidéo promotionnelle liées à un important festival populaire de septembre. On y voit une femme vêtue de manière provocante, imitant clairement la Vierge Marie, debout sur un autel baroque, dansant de façon suggestive aux côtés de plusieurs personnes travesties. L’Œil d’Horus, symbole païen associé à la magie, à la franc-maçonnerie et à l’occultisme, apparaît en toile de fond.
Il ne s’agit pas d’une simple provocation artistique : cette mise en scène constitue une offense directe au sacré. Elle est blasphématoire, car elle détourne et ridiculise l’image de la Mère de Dieu, vénérée depuis des siècles par les catholiques de la ville.
Dans un communiqué publié le 29 juillet, l’archevêque de Barcelone, le cardinal Juan José Omella, a exprimé une condamnation ferme :
« L’affiche officielle (et sa version vidéo) de la prochaine édition de la plus grande fête de la ville utilise de manière irrévérencieuse des formes religieuses avec l’intention de ridiculiser l’image de la Vierge. » Le cardinal souligne que cette attaque touche en profondeur une partie importante de la population :
« En démocratie, les sentiments des autres doivent être respectés, et cette affiche viole les sentiments de ceux qui vénèrent et respectent ce que représente la sainte patronne de cette noble ville, ainsi que l’histoire bâtie autour d’elle. »
Il rappelle aussi que cette fête, aujourd’hui largement sécularisée, repose sur des fondements chrétiens :
« L’archevêché de Barcelone souhaite rappeler l’origine religieuse de cette fête majeure en l’honneur de la Vierge de la Miséricorde. Cette célébration, tout comme l’histoire de l’Ordre de la Merci, sont nées dans notre ville, le 10 août 1218, lors d’un événement tenu dans la cathédrale, soutenu par le roi Jacques Ier et l’évêque Berenguer de Palou. »
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Selon la tradition, la Vierge Marie est apparue en 1218 à saint Pierre Nolasque, saint Raymond de Penyafort et au roi Jacques Ier d’Aragon, les appelant à fonder un ordre religieux destiné à racheter les captifs chrétiens tombés aux mains des musulmans. C’est ainsi qu’est né l’Ordre de Notre-Dame de la Merci. En 1687, après son intercession contre une invasion de sauterelles, la Vierge de la Miséricorde a été proclamée patronne de la ville.Au fil des décennies, les racines chrétiennes de cette fête ont été effacées du programme officiel, remplacées par des concerts, spectacles de rue et animations laïques. Mais pour de nombreux croyants, cela ne justifie en rien une attaque frontale contre les symboles les plus sacrés de leur foi.
Le parti VOX Barcelone, formation politique conservatrice, a également réagi :
« VOX exige que la mairie de Barcelone respecte les origines chrétiennes des fêtes patronales de la Vierge de la Mercè », peut-on lire dans une publication sur X. Pour l’heure, les autorités municipales n’ont pas répondu aux critiques. Mais la polémique relance une question de fond, jusqu’où la liberté artistique peut-elle aller lorsqu’elle offense directement le sacré et la foi des chrétiens à travers le monde ?