Jeudi 31 juillet, sur les quais de Seine, face au musée d’Orsay, Paris a vu défiler bien plus qu’un cortège de fans et d’influenceurs. Netflix inaugurait son « Beach Club Mortel », un espace éphémère aux couleurs de la série Mercredi, à l’occasion du lancement de sa saison 2. En invitée surprise, Jenna Ortega, actrice vedette de la série, est apparue sous les applaudissements, accompagnée de Tim Burton et des créateurs de l’univers. L’événement était festif, glamour, impeccablement orchestré, et pourtant, un détail a interpellé : au cou de la jeune actrice brillait une croix. Une croix chrétienne.
Dans un autre contexte, ce geste aurait pu être lu comme un témoignage de foi discret. Mais ici, rien n’est anodin. Ce symbole puissant, que des millions de chrétiens portent en mémoire du Christ crucifié, était exhibé comme un bijou, un accessoire gothique parmi d’autres, dans une mise en scène qui évoquait tout sauf l’Évangile.
Pour comprendre le malaise, il faut regarder de plus près le personnage qui a fait de Jenna Ortega une icône : Mercredi Addams. Dans la série, elle incarne une adolescente sombre, brillante, désabusée, cynique et fascinée par la mort. Inscrite à la Nevermore Academy, un pensionnat pour monstres, loups-garous, vampires et médiums, elle navigue dans un monde surnaturel peuplé de visions occultes, d’enquêtes macabres et de secrets anciens. Elle-même est dotée de pouvoirs paranormaux, communique avec les morts, reçoit des révélations par flashs. Loin d’une simple ambiance gothique, la série est plongée dans une esthétique ésotérique, flirtant avec des références qui, dans la tradition chrétienne, relèvent du discernement spirituel, voire du danger.
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Dès lors, que vient faire une croix chrétienne dans cet univers ?
Porter la croix dans un tel contexte, c’est la détourner de sa signification. Ce n’est plus un symbole de Salut, mais un ornement visuel, un ajout esthétique qui « colle » à l’image sombre et alternative que cultive Ortega. Mais le christianisme n’est pas une ambiance. C’est une foi, une exigence, un engagement de vie. La croix n’est pas un accessoire gothique, c’est le bois du Calvaire.Le problème ne s’arrête pas là. Car Jenna Ortega ne se contente pas de jouer un rôle ambivalent sur écran, elle prolonge cette confusion dans sa vie publique. Depuis plusieurs années, elle milite ouvertement pour des causes radicalement opposées à la morale chrétienne : soutien actif aux revendications LGBT+, défense de l’idéologie du genre, positionnement pro-avortement, relativisme moral revendiqué. Elle a même déclaré ne pas vouloir être « étiquetée », et promeut un message centré sur l’autonomie individuelle absolue, sans référence à une vérité objective. Un message qui va à l’encontre directe de l’enseignement du Christ et de l’Église.
IMAGINE GOING FOR SOME ICE CREAM AND JENNA SERVES YOU? 😭 pic.twitter.com/GaYEsmJl2a
— Eloise ♤♡ (@cairoswife) July 31, 2025
Alors, comment expliquer qu’une figure médiatique défendant des positions aussi éloignées de la foi chrétienne ose porter la croix comme un ornement stylistique ? Où est la cohérence ? Peut-on faire de la croix un objet esthétique tout en rejetant ce qu’elle enseigne ?
Ce que fait Jenna Ortega n’est pas anodin, ce n’est pas « cool », ce n’est pas « inclusif ». C’est un geste vide, voire une profanation douce. Une instrumentalisation du sacré. Le monde l’applaudit, les médias s’extasient, les jeunes imitent.Mais le chrétien, lui, voit la croix et se souvient. Il se souvient qu’elle représente le sang versé, le pardon, l’humilité, le refus du péché, le chemin étroit. Tout ce que notre époque rejette, et que les icônes médiatiques, consciemment ou non, travestissent.Hier soir, la croix de Jenna Ortega brillait au milieu des néons, des rires, des objectifs photo. Mais elle ne pesait rien. Elle ne disait rien. Elle n’était qu’un élément d’image, intégré à une stratégie marketing bien ficelée.
Mais la croix ne ment pas. On peut mentir avec elle. Et ce mensonge-là est le plus dangereux : celui qui fait croire que l’on peut suivre le Christ sans renoncer à soi-même, qu’on peut le représenter sans l’aimer, qu’on peut s’en parer sans se convertir.Ce soir-là, Paris a vu une star. Les réseaux ont vu une croix. Mais le ciel, lui, voit les cœurs.