L’Église commémore aujourd’hui le martyre de saint Jean-Baptiste, dernier des prophètes de l’Ancien Testament et précurseur du Christ. Figure austère et libre de toute compromission, Jean n’a jamais craint de dénoncer l’injustice, qu’il s’agisse de ses paroles sévères contre les pharisiens sur les rives du Jourdain ou de ses reproches adressés à Hérode Antipas, coupable de vivre avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
Ces paroles courageuses lui valurent la prison dans la forteresse de Machéronte. Hérodiade nourrissait contre lui une rancune tenace. Mais Jean, dans sa captivité, ne s’inquiétait pas pour lui-même : son regard restait tourné vers Jésus, celui qu’il avait désigné comme l’Agneau de Dieu. Certains de ses disciples lui rapportaient les gestes de miséricorde accomplis par le Christ. À ceux qui doutaient, Jésus répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent… » (Mt 11, 4-5). Cette confirmation dissipa toute incertitude.Le récit de sa mort, rapporté notamment par l’évangile selon saint Marc (Mc 6, 17-29), demeure l’une des scènes les plus marquantes du Nouveau Testament. Lors du banquet d’anniversaire d’Hérode, la danse de Salomé séduisit le roi, qui promit de lui accorder tout ce qu’elle demanderait. À l’instigation de sa mère Hérodiade, la jeune fille réclama la tête de Jean-Baptiste sur un plateau. L’ordre fut exécuté, scellant ainsi le témoignage du Précurseur, qui jusqu’au bout a rendu gloire à la vérité.
Jean-Baptiste, patron des Canadiens français, est vénéré à travers le monde comme le témoin courageux de la lumière. L’Église contemple en lui un modèle de fidélité, rappelant que, comme une lampe qui brûle, il a rendu témoignage au Christ non seulement par sa prédication mais aussi par son sang.Le psalmiste exprime ce passage de la souffrance à la joie par des mots qui peuvent accompagner la mémoire du Baptiste :
« Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie ! » (Ps 29, 12).
Avec nominis
