L’annonce faite ce 28 août par le Bureau de presse du Saint-Siège a de quoi laisser perplexe. Le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, vient d’être nommé membre du dicastère pour le clergé par le pape Léon XIV. Une charge supplémentaire qui s’ajoute à une liste déjà impressionnante de responsabilités romaines et nationales.En effet, Monseigneur Aveline était déjà membre du dicastère pour les évêques ainsi que de celui pour le dialogue interreligieux. Depuis cet été, il a été porté à la tête de la Conférence des évêques de France, fonction qui requiert à elle seule une disponibilité considérable. Et désormais, voilà qu’il entre dans l’organisme chargé du suivi des prêtres, diacres et séminaristes dans le monde entier.
Un cumul qui interroge. Car si l’Église a besoin de pasteurs enracinés, proches de leurs communautés, elle semble de plus en plus concentrer les charges et responsabilités entre les mains d’un petit cercle de prélats appelés à siéger dans tous les dicastères. Monseigneur Aveline en est un exemple criant : à chaque nouvelle annonce, son nom revient, comme si l’avenir de la gouvernance ecclésiale devait passer par toujours plus de mandats concentrés sur la même figure.
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Faut-il y voir une confiance particulière de Léon XIV, ou bien la logique inquiétante d’un pouvoir qui se recentralise autour de profils jugés sûrs par Rome ? Quoi qu’il en soit, les fidèles peuvent légitimement se demander comment un seul homme peut assumer efficacement, et sans dispersion, une telle multiplication de charges : archevêque d’une grande métropole française, président de la conférence épiscopale, membre de plusieurs dicastères… À trop vouloir être partout, ne risque-t-on pas de n’être vraiment présent nulle part ? L’impression demeure qu’à chaque nomination, Monseigneur Aveline se voit confier un nouveau mandat, comme si l’Église universelle ne pouvait se passer de lui. Beaucoup s’étonnent de cette accumulation sans fin, et l’on ne peut qu’interroger les conséquences d’un tel cumul sur la vie concrète des diocèses et sur la collégialité réelle de l’Église.