Ermite près de Meaux (+ 670)
Né au VIIe siècle, probablement en Irlande ou en Écosse – les sources divergent sur ses origines –, saint Fiacre demeure une figure spirituelle profondément enracinée dans l’histoire chrétienne de la France. Fils d’un roi, il choisit de quitter sa patrie pour mener une vie de solitude et de prière sur le continent, à l’époque mérovingienne.Accueilli par saint Faron, évêque de Meaux, il reçut une terre dans la forêt de Brie, au lieu-dit Breuil, aujourd’hui la commune de Saint-Fiacre (Seine-et-Marne). Là, il bâtit une cellule et un oratoire dédié à la Vierge Marie, ainsi qu’un jardin qu’il cultivait de ses mains. Les fruits de son travail servaient à nourrir les pauvres qu’il accueillait dans un hospice voisin.
Homme de silence et de contemplation, Fiacre associait à la prière le travail manuel, unissant ainsi la tradition monastique à une charité concrète envers les indigents.
Ses contemporains le reconnurent pour ses dons de guérison et pour de nombreux miracles qui lui furent attribués.Il mourut le 30 août, vers l’an 670, et fut inhumé dans son oratoire. Ses reliques furent plus tard transférées en partie à Meaux, où elles reposent encore, vénérées aux côtés de celles de saint Chilain. Dans les périodes de grande détresse, comme les épidémies de choléra du XIXe siècle, la population implorait sa protection en descendant solennellement sa châsse.
Saint Fiacre est devenu, au fil des siècles, le patron des jardiniers et des maraîchers d’Île-de-France, en mémoire de son labeur patient et fécond. Sa mémoire se rattache aussi à la culture populaire parisienne : un hôtel particulier portant son nom donna plus tard naissance au mot « fiacre », qui désigna les voitures de louage stationnées à proximité.Aujourd’hui encore, de Lisieux à Meaux, sa fête rassemble fidèles et cultivateurs autour de celui qui sut unir contemplation, travail de la terre et charité fraternelle.
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