Jésuite (1580-1654)
Né en 1580 à Verdú, en Catalogne, dans une famille de paysans, Pierre Claver manifesta très tôt des dons intellectuels qui le conduisirent vers les études. À vingt ans, il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Tarragone. Quelques années plus tard, lors de son séjour au collège de Majorque, il fit la rencontre déterminante du frère portier Alphonse Rodriguez, aujourd’hui canonisé, qui lui parla longuement des missions en Amérique. Cet échange nourrit en lui le désir ardent de consacrer sa vie à l’évangélisation du Nouveau Monde.
En 1610, Pierre Claver débarqua à Carthagène, en Colombie, alors grand port de la traite négrière. Là, il fut confronté à l’horreur des navires négriers arrivant d’Afrique, transportant des centaines d’hommes et de femmes entassés dans des conditions inhumaines. Il choisit de consacrer son sacerdoce à leur service. Il les soignait, les nourrissait, les habillait, les consolait, et surtout leur annonçait l’Évangile. Animé d’une charité héroïque, il se lia à eux par un vœu personnel, se déclarant « esclave des esclaves pour toujours ».Pendant quarante années de ministère, il accompagna non seulement les captifs africains, mais aussi les condamnés à mort et les plus démunis de Carthagène. On estime à près de trois cent mille le nombre de baptêmes qu’il administra de sa propre main. Épuisé par cette vie d’abnégation, il mourut en 1654, laissant derrière lui le témoignage d’une charité sans compromis.
Canonisé en 1888, Pierre Claver est aujourd’hui reconnu comme patron des missions auprès des Africains et des victimes de la traite. Son exemple continue d’inspirer, notamment à travers des initiatives contemporaines qui portent son nom et soutiennent les réfugiés et demandeurs d’asile.Dans ses écrits spirituels, Pierre Claver invitait à l’humilité et à la patience, prenant pour modèle l’âne, animal modeste et endurant :
« Dès que je ne fais pas ce que fait l’âne, cela ne me réussit pas. Qu’on dise du mal de lui, qu’on ne lui donne pas à manger, qu’on le charge au point de tomber à terre, quoiqu’on le maltraite, toujours il se tait. Il est endurant, étant âne. C’est ainsi que doit être le serviteur de Dieu: “J’étais comme une bête devant toi” (Psaume 72). »
Avec nominis