Une fois encore, la ferveur et l’émotion ont envahi la cathédrale de Naples : le sang de saint Janvier ( San Gennaro ) s’est liquéfié. À 10h08 précises, Mgr Vincenzo De Gregorio, abbé de la Chapelle du Trésor, a annoncé la nouvelle tant attendue : « Nous avons la joie d’annoncer que la relique a été trouvée complètement liquide ». Aussitôt, un long applaudissement a retenti dans l’assemblée, accompagné du geste traditionnel du mouchoir blanc agité par un membre de la Députation du Trésor de San Gennaro.
🔴⚡️ MIRACLE ⚡️A Naples, le miracle de saint Janvier s'est renouvelé : le sang s’est liquéfié à 10h08
— Tribune Chrétienne (@tribuchretienne) September 19, 2025
📌"Aujourd’hui, le mot sang nous brûle car il est un langage que nous comprenons tous. Le sang de Gennaro se mêle à celui versé en Palestine, en Ukraine et dans toutes les… pic.twitter.com/DaTo3lpMx2
L’archevêque de Naples, le cardinal Mimmo Battaglia, a ensuite présenté l’ampoule contenant le précieux sang, sous les regards bouleversés des fidèles, avant de prononcer une homélie au ton grave et universel.Dans ses paroles, le cardinal a fait le lien entre le prodige de saint Janvier et les tragédies contemporaines : « Aujourd’hui, le mot sang nous brûle car il est un langage que nous comprenons tous. Le sang de Gennaro se mêle à celui versé en Palestine, en Ukraine et dans toutes les terres blessées. Si je le pouvais, je recueillerais le sang de chaque victime pour l’exposer ici, afin qu’aucun rite ne nous absout de notre responsabilité. Oui, c’est le sang de chaque enfant de Gaza que je mettrais à côté de l’ampoule du saint, car toute la terre est un unique autel ».
Un message bouleversant, qui a rappelé aux fidèles que le miracle ne doit pas être seulement un signe pour Naples, mais aussi une interpellation pour le monde entier.Pendant la messe, un message vidéo du père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse catholique de Gaza, a été diffusé. Le prêtre a décrit la situation dramatique : « Les bombardements continuent, la mort frappe chaque jour. Des dizaines de milliers de vies ont été arrachées, dont 18 000 enfants. Il manque la paix, les armes dominent. Et pourtant, je le répète : la paix est possible, elle n’est pas une utopie ».Ses mots, accueillis par une profonde émotion, ont donné à la célébration une portée universelle, soulignant l’appel à la paix qui s’élève de Naples vers le monde.
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Selon la tradition, le sang de saint Janvier se liquéfie miraculeusement trois fois l’an : le samedi précédant le premier dimanche de mai, le 19 septembre ,date de son martyre en 305 , et le 16 décembre, anniversaire de l’éruption du Vésuve arrêtée, selon la foi populaire, par son intercession. Mais le prodige peut aussi se produire en d’autres circonstances exceptionnelles.
Ainsi, la dernière liquéfaction extraordinaire remonte au 25 août dernier, lors de l’ouverture de la Semaine liturgique nationale, en présence du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican. Un signe qui, pour les Napolitains, demeure gage de protection et de proximité du saint patron.Le maire de la ville, Gaetano Manfredi, a rappelé : « C’est un moment identitaire fondamental pour Naples, mais aussi un grand moment de foi. Dans un monde marqué par les guerres et les difficultés, la foi reste une source d’espérance ».Aujourd’hui, comme depuis le IVe siècle, le sang de saint Janvier s’est liquéfié. Mais au-delà de la joie des Napolitains, son miracle retentit comme un appel pressant : le sang innocent crie vers le ciel, et la foi chrétienne ne peut rester muette devant les blessures du monde.