Fondateur de l’Abbaye de Brogne (+ 959)
Saint Gérard de Brogne († 959) demeure une figure marquante du monachisme médiéval. Né dans une famille noble du pays de Namur, il débuta sa vie dans la carrière des armes. Mais à la mort de son père, un appel plus profond le conduisit à embrasser la vie religieuse. Gérard se rendit à l’abbaye de Saint-Denis, près de Paris, où il reçut la formation bénédictine.
Revenu sur ses terres, il fonda, sur son domaine familial, une abbaye qui allait devenir l’abbaye de Brogne. Très vite, sa réputation de douceur, de sagesse et de fidélité à la règle bénédictine se répandit. Pendant vingt ans, à la demande du comte de Flandre et avec l’appui du duc de Lotharingie, il entreprit de réformer de nombreuses abbayes. Son objectif était clair : restaurer la discipline monastique et ramener les communautés à une observance plus fidèle de la règle de saint Benoît.
On ignore dans quelle mesure son œuvre de réforme porta ses fruits dans toutes les maisons religieuses, mais son influence spirituelle marqua durablement la région. Il s’éteignit en paix en 959, dans son abbaye de Brogne, à quelques kilomètres de l’actuelle abbaye de Maredsous.
Son culte connut une grande diffusion : canonisé en 1131 au concile de Reims, il fut reconnu comme modèle de moine conciliant et réformateur. Au XVIIe siècle, la localité de Brogne prit le nom de Saint-Gérard en mémoire de son fondateur.La tradition rapporte aussi ses paroles adressées à ses frères :
« Ne soyez ni trop riches ni trop nombreux, mes fils. Souciez-vous de la qualité plus que du nombre. Croyez-moi, la richesse et la prospérité attirent infailliblement la convoitise des princes. »
Une exhortation qui conserve, encore aujourd’hui, toute sa valeur spirituelle et prophétique.
Avec nominis
