Le 30 septembre dernier, lors d’un échange informel avec des journalistes à Castel Gandolfo, le pape Léon XIV a affirmé qu’un catholique « ne peut pas se dire pro-vie » s’il soutient la peine de mort ou s’il accepte le « traitement inhumain » réservé aux migrants aux États-Unis. Le lendemain, 1er octobre, il a réitéré publiquement ces propos devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre pour son audience générale.Ces déclarations, largement relayées par la presse internationale, ont suscité une réaction immédiate de l’administration Trump. « Je rejette l’idée qu’il y ait un traitement inhumain des immigrés illégaux aux États-Unis sous cette administration », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche. Elle a ajouté que le gouvernement applique les lois « de la manière la plus humaine possible », affirmant agir « au nom des citoyens américains ».
Léon XIV a rappelé que la défense de la vie ne peut être fragmentée ni sélective. « Quelqu’un qui dit être contre l’avortement mais qui est favorable à la peine de mort n’est pas vraiment pro-vie. Et quelqu’un qui dit être contre l’avortement mais qui accepte le traitement inhumain des migrants aux États-Unis, je ne sais pas si l’on peut dire que c’est pro-vie », a-t-il déclaré.
Ces paroles interviennent alors qu’un prix honorifique devait être remis au sénateur Dick Durbin, démocrate de l’Illinois, pour son engagement en faveur des migrants, malgré son soutien au droit à l’avortement. La controverse a finalement conduit Durbin à refuser cette distinction, le cardinal Cupich déplorant une fracture croissante dans l’Église américaine.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a renforcé les contrôles migratoires et mis en œuvre une politique de fermeté à la frontière, conformément à ses engagements de campagne. Son vice-président JD Vance a pour sa part accusé les immigrés en situation irrégulière d’alourdir le système de santé et de bénéficier de services financés par les contribuables américains.
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Si ces prises de position traduisent la volonté de l’exécutif d’affirmer une ligne stricte, la Maison Blanche insiste sur le fait qu’elle agit dans le cadre légal et qu’elle cherche à conjuguer application de la loi et respect de la dignité humaine.Natif de Chicago, Léon XIV connaît de l’intérieur les fractures politiques et religieuses qui secouent son pays. Sans entrer dans les polémiques partisanes, il a invité les catholiques à « avoir du respect les uns pour les autres » tout en rappelant que l’enseignement de l’Église reste « très clair » sur la défense de la vie et de la dignité humaine.