La commune provençale de Bouc-Bel-Air ( Bouches-du-Rhône) est sous le choc. Mardi 1er octobre, le maire Mathieu Pietri a annoncé sur sa page Facebook le vol de la plus ancienne cloche du village, conservée jusqu’ici dans le bâtiment des services techniques. « C’est avec une profonde tristesse que je vous informe du vol de la plus ancienne cloche de Bouc-Bel-Air — un véritable trésor de notre patrimoine communal », a-t-il écrit dans un message rapidement relayé et commenté par de nombreux habitants.Cette cloche n’était pas un simple objet d’ornement. Témoins des siècles passés, ses sonneries rythmaient jadis la vie religieuse et civile : appel à la messe, signal d’alerte en cas de danger, annonce des fêtes comme des deuils. Dans sa résonance, c’est toute une mémoire collective et spirituelle qui se transmettait de génération en génération.
Les malfaiteurs, a précisé le maire, ont réussi à déjouer les dispositifs de sécurité. Une enquête est actuellement en cours, menée par la gendarmerie et la police municipale, tandis qu’une plainte a été déposée. « Cette pièce a une valeur patrimoniale et spirituelle. Au-delà de la foi, c’est notre histoire commune qui a été blessée par cet acte », a souligné Mathieu Pietri.
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Ce vol s’inscrit dans un contexte plus large : celui du trafic d’art religieux, un fléau qui touche de nombreux villages de France. Statues, reliquaires, calices ou cloches disparaissent régulièrement pour alimenter des circuits opaques de revente, souvent à l’étranger.Mais voler une cloche, c’est toucher à l’âme même d’une communauté. Les cloches sont bénies et considérées comme de véritables « voix de l’Église ». Elles appellent les fidèles à la prière, elles rappellent la présence du Christ au cœur du village. Leur silence imposé est toujours une blessure pour ceux qui y sont attachés.
Le maire a lancé un appel solennel à la vigilance. À l’aide des photos diffusées sur Facebook, il invite habitants, antiquaires, brocanteurs et internautes à scruter les sites de vente en ligne, les enchères et les petites annonces. « Toute information, même minime, peut s’avérer précieuse », écrit-il, appelant chacun à transmettre le moindre indice aux forces de l’ordre ou directement à la mairie (m.lemaire@boucbelair.fr).La disparition de cette cloche n’est donc pas seulement une perte patrimoniale : c’est une atteinte à la mémoire, à la foi et à l’identité d’un village. Et, au-delà de Bouc-Bel-Air, c’est toute la France chrétienne qui est appelée à défendre ses trésors. Car protéger une cloche, ce n’est pas seulement sauver du bronze, c’est préserver une voix qui, depuis des siècles, rappelait aux hommes de tourner leur cœur vers Dieu.