Ce vendredi 3 octobre, le Luxembourg vit un moment solennel avec l’abdication du Grand-Duc Henri et l’accession au trône de son fils, Son Altesse Royale le Grand-Duc Guillaume. Les festivités du Trounwiessel ont mêlé solennité politique, ferveur populaire et prière liturgique avec le Te Deum à la cathédrale Notre-Dame.Dans son télégramme officiel, le pape Léon XIV a rappelé que « le Luxembourg est riche d’antiques et prestigieuses traditions profondément ancrées dans l’histoire » et a formulé ce vœu : « Puisse Son Altesse Royale contribuer à son tour à promouvoir une vie fondée sur le respect des valeurs chrétiennes qui ont forgé l’identité du Luxembourg et favoriser ainsi la recherche inlassable du bien commun. » Un rappel qui sonne comme un avertissement : si le pays doit rester fidèle à ses racines spirituelles, il traverse aussi une zone de turbulences au sein même de son Église locale.
Archevêque de Luxembourg et cardinal jésuite, Jean-Claude Hollerich occupe une place centrale dans l’Église universelle comme rapporteur général du Synode sur la synodalité. Mais ses propos récurrents sur la morale sexuelle et la doctrine inquiètent.En 2023, il proposa de supprimer du Catéchisme l’affirmation selon laquelle les actes homosexuels sont « intrinsèquement désordonnés » et « contraires à la loi naturelle ». Une suggestion qui ne relève pas d’un simple débat pastoral, mais d’une remise en cause directe de l’enseignement catholique traditionnel. Le Catéchisme est clair et cohérent depuis des siècles, enraciné dans l’Écriture et la Tradition. Retirer ce passage serait une violation de cet enseignement, et non une adaptation au temps présent.
Depuis, le cardinal Hollerich est perçu comme un véritable porte-parole des revendications LGBT au sein de l’Église. Son indulgence envers ces pressions sociétales trouve sans doute un écho dans un Luxembourg dont le Premier ministre, Xavier Bettel, s’affiche publiquement avec son mari. Mais l’Église n’est pas une institution qui se plie aux modes : elle est le Corps du Christ, gardienne de la vérité et de la dignité humaine.
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Le cardinal Hollerich aime se présenter comme l’homme du dialogue. En qualifiant de « nostalgie » la fidélité à la Tradition, il réduit l’enseignement immuable de l’Église à un simple attachement sentimental au passé. C’est une manipulation rhétorique, destinée à discréditer les fidèles attachés à la vérité.Il emploie aussi l’image de la « tente élargie », censée symboliser une Église ouverte à tous. Mais la tente de la Rencontre dans l’Ancien Testament n’était pas un campement précaire ouvert à tous vents : elle était le lieu saint où Moïse rencontrait Dieu dans la crainte et le respect. Hollerich déforme le symbole biblique pour justifier une ouverture sans exigence de conversion ni d’obéissance au Christ.
Il en vient même à réduire l’Église à des quotas représentatifs : « 20 % évêques, 20 % prêtres et diacres, 20 % religieux, 40 % laïcs. » Or, l’Église n’est pas une démocratie sociologique, mais une institution divine fondée sur l’autorité apostolique.Le contraste est frappant : d’un côté, le pape Léon XIV rappelle avec force l’importance des valeurs chrétiennes pour l’avenir du Luxembourg ; de l’autre, le cardinal Hollerich, prélat emblématique du pays, les fragilise en prônant une « révolution morale » contraire à la doctrine.
La crise doctrinale est désormais flagrante : l’Église locale est ébranlée par un discours qui relativise la fidélité au Christ. Dans ce contexte, la question devient brûlante : Léon XIV saura-t-il freiner la dérive du cardinal Hollerich et réaffirmer au Luxembourg le roc inébranlable de la foi catholique ?
Texte intégral du télégramme du pape Léon XIV
À SON ALTESSE ROYALE
LE GRAND-DUC GUILLAUME DE LUXEMBOURG
LUXEMBOURG
À L’OCCASION DES CÉLÉBRATIONS EN L’HONNEUR DE L’ACCESSION DE SON ALTESSE ROYALE AU TRÔNE DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG, JE SUIS HEUREUX DE LUI FAIRE PARVENIR MES VOEUX LES PLUS SINCÈRES. JE M’UNIS AINSI À LA JOIE DE TOUT UN PAYS RICHE D’ANTIQUES ET PRESTIGIEUSES TRADITIONS PROFONDÉMENT ANCRÉES DANS L’HISTOIRE. PUISSE SON ALTESSE ROYALE CONTRIBUER À SON TOUR À PROMOUVOIR UNE VIE FONDÉE SUR LE RESPECT DES VALEURS CHRÉTIENNES QUI ONT FORGÉ L’IDENTITÉ DU LUXEMBOURG ET FAVORISER AINSI LA RECHERCHE INLASSABLE DU BIEN COMMUN.
EN CE JOUR D’ALLÉGRESSE, J’ADRESSE À SON ALTESSE ROYALE L’EXPRESSION DE MA CORDIALE CONSIDÉRATION ACCOMPAGNÉE DES VOEUX SINCÈRES DE PAIX QUE JE FORME POUR L’AVENIR DE SON PAYS. TOUT EN INVOQUANT SUR ELLE LA PROTECTION CÉLESTE DE LA MÈRE DE DIEU, JE LUI IMPARTIS LA BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE QUE J’ÉTENDS VOLONTIERS À TOUS LES HABITANTS DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG.
LÉON PP. XIV«
Source vatican