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L’Europe se fracture autour du “droit à l’avortement”

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Alors que la gauche européenne rêve d’inscrire l’avortement dans les constitutions nationales comme un “droit fondamental”, plusieurs nations rappellent que la vie n’a pas besoin d’être votée pour être respectée

L’idée de faire de l’avortement un “droit constitutionnel” progresse dans les cercles politiques européens, mais les résistances se multiplient. Après la France, qui a inscrit ce “droit” dans sa Constitution, c’est au tour de l’Espagne de tenter une réforme semblable. Le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez veut modifier la Constitution pour y inscrire la “liberté d’avorter”. Une initiative portée comme un étendard progressiste, mais qui divise profondément le pays.

Le Parti populaire (PP) et Vox s’y opposent avec vigueur. Ils défendent la vie dès la conception et soutiennent le droit des femmes à être informées des conséquences physiques et psychologiques de l’avortement. Le texte de Sánchez, pour être adopté, devra obtenir une majorité des trois cinquièmes au Parlement, un objectif incertain dans un climat politique marqué par une forte résistance conservatrice.Pendant ce temps, les Pays-Bas ont envoyé un signal contraire. Une motion déposée par le Parti réformé (SGP), la ChristenUnie et le Forum pour la démocratie (FvD) a été adoptée par le Parlement, demandant explicitement au gouvernement de s’opposer à toute tentative d’inclure l’avortement parmi les “droits de l’homme” dans les traités européens. Le vote, acquis à une courte majorité (77 contre 73), a pris de court les milieux progressistes qui espéraient une reconnaissance européenne de l’avortement comme un “droit fondamental”.

La Pologne, pour sa part, demeure l’un des bastions les plus solides de la défense de la vie. Depuis la décision du Tribunal constitutionnel de 2020, l’avortement n’y est permis qu’en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est gravement menacée. Malgré les pressions de Bruxelles et les campagnes médiatiques hostiles, Varsovie maintient une politique de protection de la vie soutenue par une large majorité de la population et l’Église. Ce choix moral et politique témoigne de la fidélité du pays à ses racines chrétiennes et à une vision intégrale de la dignité humaine.

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Au niveau mondial, l’avortement est très loin de faire l’unanimité. Si une partie de l’Occident cherche à en faire un droit fondamental, la majorité des nations continuent de le restreindre ou de le condamner, considérant la vie à naître comme inviolable. Le continent africain, notamment, fait figure de sanctuaire où le respect du caractère sacré de la vie demeure profondément enraciné. Dans des pays comme le Nigeria, le Sénégal, l’Ouganda ou la République démocratique du Congo, l’avortement n’est autorisé que lorsque la vie de la mère est directement menacée. L’Afrique, malgré la pression constante d’organisations internationales favorables à la “santé reproductive”, résiste encore à cette vision utilitariste de la vie et conserve un attachement spirituel à la maternité et à la protection de l’enfant à naître.En Amérique latine, plusieurs nations comme le Nicaragua, le Honduras, le Salvador ou la République dominicaine interdisent totalement l’avortement.

Même dans des pays où la législation s’est assouplie, tels que le Chili ou la Colombie, de puissants mouvements citoyens et religieux rappellent que dépénaliser l’avortement ne revient pas à en faire un bien moral. En Asie, des nations comme les Philippines ou l’Indonésie maintiennent une interdiction quasi totale, soutenues par une population majoritairement croyante. Dans le monde musulman, la loi islamique protège souvent la vie dès la conception, sauf danger grave pour la mère.

Ces réalités contrastent fortement avec celles de l’Europe occidentale ou de l’Amérique du Nord ( Canada et dans certains états américains ) , où l’avortement est pratiqué “sur demande” et souvent financé par l’État. Ce clivage mondial montre que l’avortement n’est pas un “droit universel”, mais bien une option idéologique propre à certaines sociétés sécularisées. Une grande partie du monde continue d’affirmer, souvent dans le silence et la foi, que toute vie humaine, même fragile, demeure un don de Dieu qu’aucune Constitution ne devrait effacer.

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