Le père Jean-Pascal Lombart a été élu nouveau président de la Corref et, dès l’annonce de sa nomination, il tient à rappeler qu’il n’assumera pas cette responsabilité seul. Il insiste sur l’importance de la dynamique à trois qui l’accompagnera tout au long de son mandat, aux côtés de sœur Marie-Laure Dénès et de sœur Ann Almodovar.
Sœur Marie-Laure Dénès, 53 ans, entrée chez les Dominicaines en 1994, a été élue prieure provinciale de la Province de France pour quatre ans lors du chapitre de Chevilly-Larue. Directrice du Service Famille et Société à la Conférence des Évêques de France, elle a exercé diverses responsabilités civiles et ecclésiales, notamment comme secrétaire générale de Justice et Paix France. Elle accepte cette mission dans un esprit de confiance, portée par la miséricorde de Dieu et de sa communauté.
Sœur Ann Almodovar découvre la foi grâce aux Scouts, dans une famille non pratiquante. Infirmière au Cameroun pour les Filles du Saint-Esprit, elle est touchée par leur vie simple et donnée, entre au noviciat en 1994 et prononce ses vœux définitifs en 2001. Après des années de travail et d’études à Paris, cette Limousine devenue Bretonne partage aujourd’hui son temps entre la formation permanente du diocèse de Saint-Brieuc et le service de sa congrégation, notamment auprès des sœurs aînées. Elle accompagne avec joie les plus jeunes qui cherchent leur chemin dans la vie religieuse.
Pour lui, cette gouvernance collégiale n’est pas un détail mais une manière de garantir un discernement partagé dans une période où les choix demandent finesse et solidarité.
Né à Besançon, Le père Jean-Pascal Lombart a grandi dans un foyer où la présence africaine était très forte, grâce aux années que ses parents avaient passées sur ce continent. Cette ambiance familiale suscite chez lui un goût précoce pour la rencontre interculturelle. En 1984, un reportage sur la famine en Éthiopie marque profondément son adolescence et l’oriente vers un engagement de fond. Lorsqu’il hésite entre des études d’économie et le séminaire, il réalise que la transformation des situations humaines passe par une transformation intérieure des personnes, ce qui l’amène à suivre la voie sacerdotale.
Son premier contact avec la mission se déroule en Tanzanie grâce à la Délégation catholique pour la Coopération. Il y apprend le swahili, découvre la culture massaï et s’enracine dans une manière de vivre l’Évangile faite de simplicité et de présence. Ordonné prêtre le 29 juin 1997, il reçoit dès l’année suivante une mission à Taïwan. Il y apprend le mandarin, accompagne des étudiants, sert en paroisse et devient supérieur de sa communauté pendant neuf ans. À l’issue de cette période, il part une année aux États-Unis pour un temps de renouveau spirituel.De retour en France, il prend en 2014 la coordination de la pastorale spiritaine des jeunes. Il intervient notamment lors de la Semaine missionnaire mondiale du 15 octobre 2018, en lien avec les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour encourager une dynamique missionnaire portée avec les jeunes. En 2015, il crée le volontariat Mission Tanzanie, associé au volontariat AMOS dont il est président. En 2018, il devient assistant du provincial Marc Botzung, découvrant de près les responsabilités de gouvernance qui marqueront la suite de son parcours.
Lire aussi
Le 30 juin 2021, il est élu provincial de France de la congrégation du Saint-Esprit. Il accueille cette mission en étant pleinement conscient des défis : l’avancée en âge de nombreux confrères, l’arrivée de spiritains originaires d’autres pays, les décisions souvent délicates à prendre et le contexte ecclésial marqué par le travail de la Ciase. Il souligne alors combien il compte sur la collaboration de ses deux assistants, Manuel Gaiola et Serge Ballanger.
C’est fort de cette expérience de collaboration et de responsabilité partagée qu’il devient aujourd’hui président de la Corref, convaincu que cette nouvelle étape doit être portée à trois avec ses deux vice-présidentes.
La Conférence des religieux et religieuses de France, appelée Corref, réunit les supérieurs majeurs des instituts religieux apostoliques et monastiques présents en France. Créée en 2008 par la fusion des conférences masculines et féminines, elle représente 479 instituts, dont 344 féminins apostoliques, 91 masculins apostoliques et 43 monastères masculins, ce qui équivaut à environ 14 500 religieuses et 5 000 religieux. Sa mission est d’assurer la représentation de la vie religieuse et d’accompagner les transformations en cours : redéploiement des missions, internationalisation des congrégations, vieillissement de nombreuses communautés, nouvelles solidarités entre instituts et collaborations avec les diocèses. Elle travaille aussi avec l’Urcec pour l’enseignement catholique et la Fnisasic pour les œuvres de santé et d’action sociale. Tous les deux ans, la Corref tient une assemblée générale pour traiter des enjeux majeurs concernant la vie religieuse et sa place dans l’Église et la société, notamment les questions liées aux abus.
Le père Jean-Pascal Lombart aborde ce nouveau mandat dans la continuité de son parcours : présence attentive aux personnes, sens de l’écoute, goût du travail en équipe et volonté d’encourager une vie religieuse engagée dans la société. Pour lui, la nouvelle étape qui s’ouvre à la Corref se vivra pleinement à trois, dans un esprit de confiance et de coresponsabilité.
