Dix ans après leur canonisation à Rome par le pape François, les saints Zélie et Louis Martin, parents de sainte Thérèse, seront solennellement honorés à Alençon, leur ville natale, les 12 et 13 juillet 2025. Le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, présidera les célébrations qui marqueront ce jubilé exceptionnel, dans le cadre d’un riche programme spirituel proposé par le sanctuaire normand.
Premiers époux canonisés ensemble dans l’histoire de l’Église, Zélie et Louis Martin ont été proclamés saints le 18 octobre 2015. Leur vie conjugale, marquée par la foi, l’amour mutuel, la fécondité et l’épreuve, rayonne aujourd’hui comme un modèle de sainteté familiale. Parents de neuf enfants, dont cinq survécurent, parmi eux la petite Thérèse devenue carmélite à Lisieux et déclarée docteur de l’Église, ils vécurent leur vocation de manière exemplaire.Le point culminant des célébrations aura lieu le 12 juillet, jour anniversaire de leur mariage en 1858.
Le cardinal Bustillo participera au pèlerinage entre Lisieux et Alençon, accompagné des reliques des saints époux, avant de présider la messe solennelle dans la basilique Notre-Dame d’Alençon. Des familles et des couples du monde entier sont attendus pour honorer ces témoins d’un amour enraciné en Dieu.
Mais qui étaient-ils vraiment ?
Louis Martin, horloger de métier, avait tenté d’entrer au monastère du Grand-Saint-Bernard avant de fonder sa boutique à Alençon. Zélie Guérin, femme entreprenante, dirigeait un atelier de dentelle réputé. Tous deux avaient envisagé la vie religieuse avant de se rencontrer sur le pont Saint-Léonard. Ils se marièrent quelques mois plus tard, décidés à se sanctifier dans le mariage.Leur vie conjugale dura dix-neuf ans, entre travail, prière, œuvres de charité, éducation chrétienne de leurs enfants, et nombreuses épreuves. Zélie mourut d’un cancer en 1877 à l’âge de 46 ans. Louis, veuf, accompagna ensuite ses filles à Lisieux et accepta leur entrée en religion, avant de vivre, dans l’humilité et la souffrance, une maladie neurologique qui l’emporta en 1894.
Lire aussi
L’Église a reconnu leur sainteté à travers deux miracles, survenus en Italie et en Espagne, attribués à leur intercession. Déclarés vénérables en 1994, béatifiés en 2008, ils furent canonisés en 2015. Leurs reliques seront désormais conservées de manière permanente dans la basilique d’Alençon, comme un signe fort de leur présence spirituelle.En cette année marquant également le centenaire de la canonisation de sainte Thérèse, leur fille, le témoignage des époux Martin résonne avec force dans un monde en quête de repères familiaux. Ils rappellent que la sainteté n’est pas réservée aux cloîtres, mais qu’elle peut se vivre dans le quotidien du foyer, dans la fidélité, l’offrande, la charité.
« J’aime les enfants à la folie », écrivait Zélie. « Vivre d’amour », répondait Sainte Thérèse. À travers ces mots, c’est toute une vocation familiale tournée vers Dieu que l’Église célébrera à Alençon, sous le regard de celle qui fut leur fille et devint leur sainte.