Depuis 2000 ans

À Mésigny les cloches de l’église continueront de sonner

église Saint Denis à Mésigny - DR
église Saint Denis à Mésigny - DR
La commune de Haute-Savoie a rejeté la demande d’une habitante souhaitant interrompre les sonneries nocturnes. La population locale et de nombreux soutiens extérieurs défendent un symbole de l’identité religieuse et rurale française

Dans ce village de 800 habitants, les cloches de l’église Saint-Denis rythment la vie depuis 155 ans, marquant chaque heure et demi-heure de jour comme de nuit. En juillet, une habitante installée depuis un peu plus d’un an a demandé à la mairie qu’elles cessent de sonner la nuit durant l’été, expliquant qu’« elles la dérangent surtout l’été, quand elle dort la fenêtre ouverte ». Le 24 avril, le conseil municipal a tranché à l’unanimité contre toute suspension des sonneries. Pour la maire Sylvie Le Roux, cette tradition ne saurait être modifiée : « J’entends que ça puisse la perturber. Néanmoins, ces cloches sonnent comme ça depuis un certain nombre d’années. L’ensemble des élus ont décidé de maintenir le fonctionnement des cloches du village pour le moment ».

La maire souligne aussi que leur rôle dépasse les seules cérémonies : « C’est bien d’avoir un clocher qui ne fonctionne pas seulement pour les enterrements et les mariages » a t-elle déclaré à France 3 régions.

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Fin juillet, un collectif de défense de la ruralité a lancé en ligne la pétition Sauvons les cloches de l’église de Mésigny. Le texte défend une vision claire : « Nous sommes dans une commune française, en milieu rural, où les cloches des églises sonnent depuis des siècles, où les coqs chantent très tôt, où des troupeaux vivent à proximité, certains ayant même des cloches autour du cou. Si cela vous dérange ou vous incommode, passez votre chemin, la route est longue et large ».Les signataires affirment que l’adaptation doit venir des nouveaux arrivants : « Si cela vous empêche de vivre ou de dormir, allez habiter dans un centre-ville au milieu des voitures, pour votre plus grand bonheur et le nôtre également ».

En quelques jours, près de 7 000 soutiens ont été recueillis, venus bien au-delà des frontières de la commune. Forts de cette mobilisation et du refus unanime du conseil municipal, les habitants peuvent compter sur le maintien de leur patrimoine. Les cloches, véritable empreinte religieuse de la France, continueront de rythmer la vie de Mésigny, et la nouvelle venue devra désormais s’y accoutumer.Rappelons que les cloches, en milieu rural, ne sont pas un bruit parmi d’autres : elles ont marqué jadis les heures des travaux agricoles, annonçaient le moment des semailles ou la fin des récoltes.Dans la tradition chrétienne, elles ont une fonction sacrée : bénies solennellement, elles appellent les fidèles à la prière, marquent les grandes fêtes liturgiques, sonnent aux baptêmes, aux mariages et aux funérailles. Jour et nuit, elles rappellent que l’église demeure au centre de la vie spirituelle du village et que le temps lui-même est placé sous le signe de Dieu.

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