Le 19 octobre, la petite commune de Lessard-en-Bresse, au cœur de la Bresse bourguignonne, a découvert avec stupeur la profanation totale de la grotte des Libaux, un sanctuaire marial construit au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce lieu de prière, érigé en remerciement à la Vierge Marie pour avoir protégé les villages alentour des destructions, a été entièrement saccagé.
« Tout a été cassé et renversé », déplore le maire de la commune, Alain Philippe, cité par France 3 Régions, qui précise que « de nombreux symboles religieux sont bons pour la déchetterie ». Les gendarmes de la brigade de Saint-Germain-du-Plain ont constaté des dégâts considérables : statues brisées, croix abattues, cierges et autels renversés, bancs arrachés. Des dégradations ont également été relevées sur la place de l’église du village, signe d’une hostilité manifeste envers la foi chrétienne.
La grotte des Libaux n’est pas un simple oratoire rural. Elle s’inscrit dans une tradition de dévotion mariale très vivante en Bourgogne, terre de processions, de pèlerinages et de foi populaire. Située sur la route départementale D678, en direction de Thurey, elle servait aussi d’étape pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et de point de prière pour les gens du voyage. Après 1945, des habitants avaient bâti ce sanctuaire de leurs mains, pour remercier le Ciel d’avoir épargné leurs familles. Des générations entières y sont venues déposer des fleurs, allumer des cierges, réciter le chapelet, dans un esprit de foi simple et profonde. Aujourd’hui, ce lieu de paix est devenu le théâtre d’un vandalisme inqualifiable, où le silence de la prière a été remplacé par celui des décombres.
« Quand je suis arrivé sur les lieux, j’étais écœuré », confie le maire Alain Philippe. « Absolument tout est bon pour la déchetterie. Si ce sont des jeunes, je pense qu’il y a d’autres endroits et surtout d’autres manières de se défouler. Difficile de savoir qui cela peut être et pourquoi. » Une plainte a été déposée, tandis que les gendarmes poursuivent leurs investigations. Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur soutien, parmi lesquelles Marie Mercier, sénatrice (LR) de Saône-et-Loire, et Cécile Untermaier, ancienne députée socialiste. France 3 Régions précise que les forces de l’ordre multiplient les constats sur place et que la municipalité compte restaurer le site dès que possible.
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Le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a tenu à rappeler publiquement la valeur spirituelle et historique de ce sanctuaire :« Très peiné d’apprendre le saccage de la grotte des Libeaux, en Bresse, à quelques kilomètres de Chalon-sur-Saône, lieu de prières que la piété populaire avait érigé après la Seconde Guerre mondiale en reconnaissance du fait que les villages concernés avaient été épargnés par les destructions que tant d’autres communes avaient subies dans le même secteur.
Plusieurs générations de fidèles sont venues s’y recueillir pieusement. Cette grotte était très fréquentée dans notre région.C’est là un acte anti-chrétien de plus, qui vient s’ajouter à une liste grandissante.Tristesse et colère ! »
Son message, largement partagé sur les réseaux sociaux, a suscité de nombreuses réactions indignées de fidèles et d’élus.
La profanation de la grotte des Libaux s’ajoute à la longue liste des attaques incessantes contre les symboles chrétiens dans notre pays. Ces faits, souvent relégués en marge de l’actualité nationale, traduisent une érosion profonde du respect du sacré et une indifférence croissante envers les racines spirituelles de la France.Face à cet acte de haine, les fidèles de la région envisagent d’organiser une messe de réparation à Lessard-en-Bresse, pour confier à Dieu la souffrance des croyants et réparer spirituellement le sacrilège commis. La grotte des Libaux, blessée mais non vaincue, demeure le symbole d’une foi enracinée dans la gratitude et la prière. Et tandis que la liste des profanations s’allonge, une question demeure : combien de temps encore la France, fille aînée de l’Église, supportera-t-elle que ses lieux saints soient attaqués dans un silence presque total ? Les actes antichrétiens qui se répètent d’un bout à l’autre du pays ne sont plus de simples faits divers. Ils révèlent une crise plus profonde : celle d’une nation qui, en perdant le sens du sacré, risque aussi de perdre le sens de son âme.
