La Haute Cour d’Angleterre a tranché : Raffaele Mincione n’a pas respecté les standards de bonne foi dans ses transactions avec la Secrétairerie d’État du Vatican. Dans un jugement de 50 pages publié ce 21 février 2025, le juge Robin Knowles a rejeté la demande du financier italien qui cherchait à faire reconnaître la légitimité de son action dans la vente du célèbre immeuble du 60 Sloane Avenue à Londres. Cette décision, en parfaite cohérence avec le verdict du tribunal du Vatican, confirme les pratiques trompeuses mises en place dans cette transaction controversée.
Engagée en 2020 par Mincione et ses sociétés, la procédure devant la justice britannique visait à obtenir une déclaration confirmant que les négociations et l’exécution des contrats entre lui et la Secrétairerie d’État s’étaient déroulées en toute bonne foi. Cependant, la Haute Cour a clairement établi que le financier avait tenu des propos trompeurs sur la valeur réelle de l’immeuble londonien, évalué à 275 millions de livres sterling dans les échanges avec le Vatican, sans que cette somme ne repose sur une base tangible.
Dans ses conclusions, le juge souligne que Mincione et ses sociétés n’ont pas seulement cherché à maximiser leurs propres intérêts, mais ont également omis de protéger la Secrétairerie d’État contre des manœuvres frauduleuses, confirmant ainsi les doutes soulevés lors du procès vatican.
L’affaire du 60 Sloane Avenue s’inscrit dans un scandale financier de grande ampleur impliquant également le courtier Gianluigi Torzi, dont la Cour anglaise a dénoncé la conduite « malhonnête et sans scrupules ». Ces malversations ont mis en lumière le manque d’expertise financière du Vatican dans ce type d’opération, rendant la Secrétairerie d’État vulnérable aux manipulations de ses intermédiaires.
Lire aussi
Cette décision anglaise renforce ainsi la position du Vatican, qui avait déjà condamné Mincione en première instance à une peine de cinq ans et six mois d’emprisonnement et à la confiscation de 200,5 millions d’euros. Bien que cette condamnation fasse l’objet d’un appel, le jugement de la Haute Cour britannique constitue un appui supplémentaire en faveur de la Secrétairerie d’État.
Le Promoteur de Justice du Vatican, Alessandro Diddi, s’est félicité de cette décision, soulignant que « les juges britanniques eux aussi ont confirmé que Raffaele Mincione avait agi en deçà des normes de bonne foi ». Cette sentence conforte les conclusions du tribunal vatican et met en lumière les pratiques douteuses qui ont entouré l’acquisition de l’immeuble londonien par le Saint-Siège.
L’affaire du 60 Sloane Avenue illustre ainsi une tentative manquée de détourner l’attention des responsabilités engagées dans un des plus grands scandales financiers récents impliquant le Vatican. Avec cette nouvelle décision de justice, Raffaele Mincione voit son argumentaire s’effondrer, renforçant la crédibilité de l’enquête menée par la justice vaticane.
Avec Aci