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Affaire de Monseigneur Santier : accusé d’abus sexuels, il minimise et se justifie

Mgr Santier - DR
Mgr Santier - DR
Accusé d’abus auprès de jeunes adultes, l’ancien évêque de Créteil a choisi de parler par l’intermédiaire de son avocat. Âgé de 78 ans, il rappelle aussi la blessure d’enfance qui l’a marqué : les abus subis à 13 ans de la part d’un prêtre

L’ancien prélat dénonce la manière dont certains médias ont traité son affaire. Son conseil souligne que les articles publiés cet été « le décrivent comme quelqu’un de dangereux que l’on aurait malgré tout laissé en place, et d’autre part, laissent entendre par l’évocation d’un communiqué de l’association Mouv’Enfants qu’il aurait pu dans le passé agresser des mineurs ». Monseigneur Michel Santier lui-même insiste : « Les événements évoqués dans l’article en cause comme s’étant déroulé dans les années 90 ne sont pas conformes à la réalité. […] Les agissements qui lui sont imputés ne prirent jamais la forme de violences physiques et n’ont jamais concerné des mineurs […]. Le comportement qui lui est reproché n’a strictement rien à voir avec des faits de pédophilie, actes qu’il considère comme gravissimes et qu’il condamne sans réserve. »

Le journal La Presse de la Manche précise que Michel Santier reconnaît néanmoins avoir eu des gestes déplacés à l’égard de jeunes adultes. Selon son avocat, « l’éloignement de Michel Santier de toute fonction dans l’Église est la conséquence de certains comportements inappropriés qu’il reconnaît avoir eus à l’égard d’étudiants de l’École de la foi, tous majeurs, entre 1989 et 2000. Il s’en est expliqué dans le cadre d’une procédure ecclésiastique ouverte à son encontre, à l’occasion de laquelle il exprimera ses regrets ». Maitre Marand-Gombar ajoute : « Bien que ces comportements, toujours en présence d’hommes majeurs, n’apparaissent pas constituer des infractions pénales, Michel Santier a fait l’objet depuis ces deux dernières années d’accusations et de campagnes médiatiques présentant de façon particulièrement inexacte les faits qui le concerneraient. »

Aujourd’hui âgé de 78 ans, il vit retiré de toute fonction ecclésiale. Il suit depuis plusieurs années une psychothérapie. « Il a pu notamment s’ouvrir sur les faits d’abus sexuels dont il fut victime de la part du vicaire de sa paroisse, alors qu’il était âgé de 13 ans. Cela eut de graves conséquences dans sa vie, notamment parce qu’il n’a pas pu en parler », précise son conseil.

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L’ancien évêque estime que sa personnalité a été volontairement déformée : « Michel Santier n’est pas l’homme tyrannique et pervers qui est présenté. » Selon lui, son engagement en faveur « des migrants en situation irrégulière ou encore des exclus de l’Église » aurait nourri de fortes animosités, allant jusqu’à des menaces de mort. Maitre Marand-Gombar rappelle enfin que son client avait été contraint au silence par décision des autorités religieuses lors des premières révélations. Mais face à « l’importance et à la gravité de l’accusation injustifiée dont il fait l’objet, il a toutefois décidé de lever ce silence et d’exercer, ne serait-ce qu’a minima, les droits de la défense ». L’avocat précise qu’« au 19 septembre 2023, Michel Santier avait pris l’initiative de contacter par écrit le procureur de la République de Coutances, se déclarant à l’entière disposition du parquet ainsi que de tout enquêteur éventuel, pour être auditionné et répondre de façon la plus transparente possible aux faits dont il est fait état. À ce jour, aucune suite n’a été réservée à cette démarche officielle. »

Né en 1947 à Granville, Michel Santier a été prêtre du diocèse de Coutances avant de diriger l’École de la foi de 1989 à 2001. Nommé évêque de Luçon en 2001 puis de Créteil en 2007, il a quitté ses fonctions en 2020. Retiré depuis à l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, il ne célèbre plus la messe en public et consacre désormais sa vie à la prière et à la lecture.

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