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Affaire de Riaumont : le père Hocquemiller fait appel de sa condamnation et le diocèse d’Arras et l’abbaye de Fontgombault réagissent

père Hocquemiller - DR
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Condamné à deux ans de prison avec sursis pour consultation de contenus pédopornographiques, l’ancien prieur du Village de Riaumont conteste la décision du tribunal de Béthune

Le tribunal judiciaire de Béthune a condamné, le 6 mai 2025, le père Alain Hocquemiller à deux ans de prison avec sursis pour consultation de contenus pédopornographiques, entre 2013 et 2017. Il a été relaxé pour les faits de détention. Cette décision est intervenue après plusieurs années de procédure.

La Voix du Nord précise que à l’origine de l’enquête, la presse avait évoqué la présence de plus de deux mille clichés à caractère pédopornographique sur le matériel informatique du prêtre. Lors de l’audience, il a été précisé que seules 57 traces informatiques ont été retenues, parmi lesquelles une trentaine d’images portaient une estampille légale attestant la majorité des acteurs. Treize personnes ont pu être identifiées nommément comme majeures par le tribunal a retenu la qualification de « consultation habituelle », aucune preuve n’atteste d’une recherche volontaire ou systématique de contenus pédopornographiques. Le ministère public n’a pas fourni la liste des sites consultés. Aucun recours au darknet n’a été mis en évidence.

Dans un communiqué conjoint diffusé par le diocèse d’Arras et l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault, Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d’Arras, et Dom Jean Pateau, père abbé, prennent acte du jugement, tout en soulignant plusieurs éléments essentiels de contexte et de défense. Ils rappellent notamment :

« L’accusation n’ayant pas su faire la différence entre ces visuels incontestablement légaux et les images qui peuvent rester problématiques, il est abusif d’attribuer au Père Alain Hocquemiller l’intention de rechercher du contenu pédopornographique. Il ne s’est jamais rendu sur le darknet. Il n’a jamais cherché à visionner volontairement des contenus mettant en scène des mineurs dans un contexte pornographique. »

Le communiqué évoque également un ancien élève de Riaumont devenu acteur pornographique dans un studio réputé pour mettre en scène des jeunes hommes à peine majeurs. Le père Hocquemiller aurait entrepris des recherches dans ce contexte, afin de vérifier si d’autres jeunes dont il avait eu la charge avaient suivi une trajectoire similaire.

« Le studio dans lequel cet élève tournait a la réputation de présenter des acteurs juvéniles. Ce studio et la presse qui en fait la publicité tapageuse ne font pas l’objet de poursuites. Pourquoi les connexions du Père Hocquemiller vers ce type de site l’ont-elles mené devant la justice ? »

Sur le plan moral, le communiqué reconnaît la gravité des faits :

« Consulter des images pornographiques est un péché grave. Le Père Alain Hocquemiller regrette sincèrement son imprudence en cette douloureuse affaire et le grave scandale qu’elle a provoqué. »

Enfin, les signataires s’interrogent sur les délais particulièrement longs de la procédure. Huit années d’instruction, assorties de mesures strictes, notamment une interdiction prolongée de résidence à Riaumont, soulèvent des questions quant au respect du droit à un procès équitable dans un délai raisonnable.Le père Hocquemiller a fait appel de sa condamnation. Il demeure présumé innocent dans l’attente de la décision de la Cour d’appel de Douai. Selon le communiqué, si la justice est rendue dans le respect des principes d’impartialité, une relaxe totale devrait être envisagée.

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