La Saint John the Evangelist Church de Campbelltown, dans la banlieue sud-ouest de Sydney, a été inspectée par la police de Nouvelle-Galles du Sud après la réception d’une menace de bombe liée à la projection du documentaire State Organs. Ce film, présenté régulièrement dans des événements militants ou associatifs, rassemble des témoignages, des analyses de chercheurs et des rapports internationaux portant sur les accusations de prélèvements forcés d’organes en Chine. Il aborde notamment les cas de prisonniers de conscience comme les membres du Falun Gong ou des Ouïghours, en s’appuyant sur des documents publiés par des ONG, des juristes indépendants et certains comités parlementaires étrangers.
Le gouvernement chinois rejette ces accusations et affirme que son système de transplantation repose sur le don volontaire depuis les réformes engagées dans les années 2010.
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La menace adressée à la paroisse a conduit la police à déployer les procédures habituelles en matière de sécurité. Les forces de l’ordre ont procédé à une inspection complète des lieux, incluant une fouille technique et l’intervention d’unités spécialisées. Aucun dispositif explosif n’a été découvert et les autorités ont indiqué que la menace n’était pas considérée comme persistante. Les fidèles et les participants ont été informés des mesures de sécurité avant la tenue de l’événement.Les organisateurs de la projection, issus de groupes militants critiques du régime chinois, accusent le Parti communiste chinois ou des personnes agissant en son nom d’être à l’origine du message menaçant. Ils évoquent d’autres cas d’intimidation visant des dissidents chinois à l’étranger et estiment que cette menace s’inscrit dans un climat plus large de pressions dirigées contre des communautés installées depuis longtemps en Australie. Ces accusations relèvent toutefois de leurs déclarations, et aucune confirmation officielle n’a été fournie par les autorités australiennes.
L’incident intervient dans un contexte où l’Australie débat régulièrement de la question de l’ingérence étrangère. Depuis l’adoption en 2018 de lois renforçant les mécanismes de protection contre les interférences extérieures, plusieurs enquêtes parlementaires et médiatiques ont documenté des tentatives présumées d’influence visant des universités, des associations ou des membres de diasporas. Dans ce climat sensible, les menaces reçues par des organisations ou des groupes engagés dans la critique du régime chinois sont suivies de près par les autorités.À ce stade, la police n’a attribué la menace à aucun individu ni organisation, et aucune preuve publique ne permet de relier directement l’incident à un acteur étatique ou à un groupe déterminé. La projection du documentaire a été maintenue comme prévu, et les organisateurs affirment vouloir poursuivre leurs actions de sensibilisation. L’enquête se poursuit pour tenter d’identifier l’auteur du message et déterminer le niveau réel de menace.


