Chaque rentrée a son lot de séminaires, et Rome ne fait pas exception. Ils seront cette année 192 nouveaux évêques à se retrouver du 3 au 11 septembre pour ce rendez-vous désormais traditionnel appelé, non sans ironie, les « cours de septembre ». Sous l’égide de plusieurs dicastères du Saint-Siège, les nouveaux pasteurs, fraîchement ordonnés pour la plupart, viennent recevoir à Rome une formation destinée à affermir leur ministère.
Le pape Léon XIV a choisi le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, pour introduire la session. Une nomination qui manifeste la confiance du Saint-Père envers le prélat marseillais. Mais l’on peut s’interroger : Léon XIV est-il bien conscient du cumul de charges assumé par Mgr Aveline, déjà partagé entre la conduite de son diocèse, la présidence de la CEF, membre du dicastère pour les évêques, ainsi que de celui pour le dialogue interreligieux et désormais cette mission de formateur d’évêques ?
Beaucoup au sein même de l ‘Eglise nous confient qu’ils craignent qu’une telle concentration de tâches finisse par peser sur l’efficacité de chacune
Lors de cette formation , les thèmes abordés sont variés : inculturation de la liturgie, phénomènes migratoires, protection des mineurs, dialogue œcuménique, sans oublier les aspects plus pratiques comme la gestion des finances ou les cas de discipline ecclésiastique. On espère simplement qu’au milieu de cette avalanche de sujets techniques et sociopolitiques, il restera du temps pour rappeler le cœur de l’Évangile : l’annonce du Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde.
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La présence remarquée du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, montre que la voix critique de l’Afrique garde toute son importance dans le débat ecclésial. Opposant résolu au document Fiducia supplicans, le cardinal congolais incarne une vision ferme de la doctrine, notamment face aux tentations d’adaptation excessive au monde. Sa conférence sur l’impact du chemin synodal s’annonce l’un des moments forts du programme.L’histoire retiendra qu’il y a à peine un an, le cours 2024 était co-signé et dirigé par le cardinal Robert Prevost, alors préfet du Dicastère pour les Évêques, aujourd’hui devenu le pape Léon XIV. La continuité entre ces sessions et le magistère actuel du Souverain Pontife souligne le lien étroit entre la formation des pasteurs et la mission universelle de l’Église.
Au cœur de ce programme on affirme la volonté du Pape Léon XIV qu’ une exigence revienne avec insistance : le lien vital avec le Christ. Comme le rappelle le document de référence Pastori di Cristo per una Chiesa sinodale, « chaque évêque doit d’abord parler à Dieu, puis parler de Dieu aux hommes ». Une formule simple, mais qui reste la clé d’un épiscopat fécond, bien au-delà des sessions académiques et des débats techniques.
Tous ces jeunes évêques concluront leur séjour par une audience avec le pape Léon XIV, le 11 septembre prochain. Ca sera pour lui l’occasion de rappeler avec force que, malgré les séminaires, les méthodes et les plans pastoraux, le cœur de leur mission reste et restera toujours d’annoncer l’Évangile en communion avec Pierre. Pour cela et pour le reste , on espère que Monseigneur Aveline mettra autant d’énergie au service des nouveaux évêques qu’il en déploie dans l’accumulation de ses mandats. Que cette ardeur serve avant tout l’Évangile et la mission de l’Église. Ainsi, son ambition trouvera sa juste place dans le service du Peuple de Dieu.Pourtant, l’on sait qu’il ne parle ni anglais, ni italien ce qui ne manque pas d’interroger sur sa capacité à rayonner vraiment dans le cadre de la Curie romaine.
