Alors que les sirènes d’alerte retentissaient dans tout Israël dans la nuit du 13 au 14 juin, plusieurs évêques italiens étaient déjà en sécurité à Amman, en Jordanie. Le groupe, qui effectuait un pèlerinage en Terre sainte, avait quitté Jérusalem dans la matinée du 13 juin, quelques heures avant une violente riposte iranienne aux frappes israéliennes sur des installations nucléaires.
Ce départ précautionneux s’est révélé providentiel. Dans la nuit, des dizaines de missiles balistiques ont été tirés depuis l’Iran en direction d’Israël, atteignant notamment Tel-Aviv et Jérusalem. Selon les autorités israéliennes, l’attaque a fait au moins deux morts et une vingtaine de blessés. Certaines infrastructures militaires, comme le Kiryat , le centre nerveux de la défense israélienne ,ont été visées.
L’armée israélienne avait mené la veille une opération d’envergure sur plus de 200 cibles en Iran, qualifiées de “stratégiques”, visant notamment des sites liés au programme nucléaire. Une action que l’État hébreu présente comme préventive, dans un contexte de tension croissante avec la République islamique.
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Les évêques italiens, accompagnés du cardinal Augusto Paolo Lojudice, président de la Conférence épiscopale de Toscane, avaient entamé un “pèlerinage de proximité et de solidarité” en Terre sainte. Face aux incertitudes sécuritaires et à l’annulation de leur vol prévu depuis Tel-Aviv, ils ont traversé la frontière pour rejoindre Amman.“Le transfert a été long, mais tout s’est déroulé dans le calme. Tous vont bien”, a indiqué l’archevêché dans un communiqué.
Monseigneur Paolo Giulietti, archevêque de Lucques, se veut lucide et inquiet : “Jusqu’à ce matin, la situation nous paraissait stable. Nous n’avons ressenti aucune tension. Les pèlerinages semblaient possibles, même attendus. Mais les événements nous rappellent la fragilité de la paix.”Il ajoute : “Personne ne sait où cette nouvelle escalade nous mènera. Elle semble dépourvue de toute perspective raisonnable. Nous devons nous confier à la prière, pour que les responsables s’interrogent sur les chemins qu’ils font emprunter à leurs peuples.”
Alors que le secrétaire général de l’ONU appelle à la désescalade, Israël affirme ne pas vouloir céder face à ce qu’il considère comme une menace existentielle. Le climat est plus tendu que jamais, et la nuit passée n’a fait qu’accentuer l’urgence d’un retour à la raison.