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« Aujourd’hui comme hier, la mission en Asie consiste à répondre aux besoins des jeunes Églises » :le Supérieur général des Missions étrangères de Paris, précise le rôle de la Société missionnaire

Le père Vincent Sénéchal - DR
Le père Vincent Sénéchal - DR
Loin des scandales et des blessures qui ont parfois terni le visage missionnaire des MEP , le témoignage du Père Sénéchal rappelle la beauté d’une mission vécue dans la discrétion, la fidélité et le don de soi

Réunis à Rome pour le pèlerinage jubilaire de leur Société, les missionnaires des Missions étrangères de Paris (MEP) célèbrent plus de trois siècles et demi d’engagement au service de l’Évangile en Asie. À cette occasion, le Père Vincent Sénéchal, Supérieur général des MEP, a accordé une interview à l’Agence Fides. Il y revient sur la vocation fondatrice de la Société et sur la mission actuelle des prêtres français envoyés en Asie et dans l’océan Indien.

La Société des Missions étrangères de Paris a été fondée en 1658 à l’initiative du jésuite Alexandre de Rhodes, missionnaire au Vietnam, pour créer un clergé local dans les territoires de mission. « Tout est né pour répondre à un appel et à un besoin de l’Église locale, afin qu’il y ait un clergé enraciné dans sa culture », explique le Père Sénéchal. Depuis sa création, les MEP ont accompagné la croissance des Églises d’Asie : Thaïlande, Vietnam, Chine, Cambodge, Inde, Laos, Japon, Corée, Malaisie, Singapour ou Birmanie. Aujourd’hui, environ 150 prêtres MEP sont présents dans 14 pays, continuant à

« répondre aux besoins des jeunes Églises ».

Le Père Sénéchal précise que la mission de la Société « consiste toujours à être aux côtés de l’Église locale et à répondre à ses besoins, à accompagner et à soutenir les Églises dans le besoin ». L’institution de la rue du Bac à Paris participe notamment à la première évangélisation dans des régions où la présence catholique reste fragile, comme à Madagascar ou au Cambodge. « En Thaïlande, nos missionnaires accompagnent les réfugiés karen à la frontière du Myanmar. En Inde, à Calcutta, un prêtre travaille dans les bidonvilles. En Corée, nous soutenons les réfugiés nord-coréens », souligne le Supérieur général. Pour lui, ces engagements concrets « traduisent la charité du Christ et la proximité de l’Église avec les plus pauvres ».

Présente dans des régions marquées par la guerre, la Société garde le regard tourné vers ceux qui souffrent. « Au Myanmar, la population vit dans la précarité et la peur. Nos missionnaires partagent la vie des déplacés et des réfugiés. J’ai vu chez eux une foi simple et forte, une espérance qui ne s’éteint pas », confie le Père Sénéchal. Cette fidélité, dit-il, est au cœur de la mission :

« Être missionnaire, c’est rester là où le Seigneur nous envoie, même lorsque les fruits tardent à apparaître. »

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Les MEP comptent 23 saints canonisés et 5 bienheureux. Pour le Père Sénéchal, « se souvenir de nos martyrs n’est pas seulement regarder le passé, mais puiser la force d’aujourd’hui ». Il évoque notamment saint Siméon-François Berneux, évêque et martyr en Corée : « Il a donné sa vie pour son peuple, refusant de renier sa foi. Sa figure a marqué ma vocation. » Les MEP conservent ce patrimoine spirituel dans leur musée parisien, la Crypte des martyrs, et participent chaque année à la fête des martyrs d’Asie.La mission ne s’arrête pas aux frontières du continent asiatique. À Paris, le Centre France-Asie accueille des migrants venus de tout le continent pour apprendre le français et découvrir la culture européenne. « Quatre-vingt-dix pour cent de nos élèves ne sont pas chrétiens, mais c’est un lieu de rencontre et d’ouverture. C’est une forme de pré-évangélisation par la fraternité », explique le Père Sénéchal. Les MEP proposent également à des jeunes Français de vivre des expériences missionnaires à l’étranger : « Ils partent pour aider, et reviennent transformés. »

Le Père Sénéchal conclut sur le sens profond de la mission aujourd’hui : « Être missionnaires de l’espérance, c’est croire que Dieu continue d’agir dans l’histoire, souvent de manière cachée, fragile et mystérieuse. L’espérance n’est pas un optimisme naïf, mais la foi en la Résurrection. » Et d’ajouter : « Nous essayons de vivre cette espérance dans la fidélité et la simplicité, à travers la prière, la fraternité et le service. Être missionnaire, c’est avant tout être un signe humble de la présence de Dieu là où le Seigneur nous envoie. ». Loin des scandales et des blessures qui ont parfois terni le visage missionnaire des MEP , le témoignage du Père Sénéchal rappelle la beauté d’une mission vécue dans la discrétion, la fidélité et le don de soi. À travers ses membres, la Société des Missions étrangères de Paris continue de manifester que la véritable mission reste avant tout un acte d’amour, d’espérance et de service envers les peuples auxquels elle est envoyée avec toujours l’objectif de placer Le Christ au centre de la mission.

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