Alors que l’Occident prétend défendre les droits fondamentaux, l’Australie choisit d’interdire la prière. C’est ce que révèle l’entrée en vigueur, le 4 avril 2025, du Conversion Practices Ban Act 2024 dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud. Derrière l’interdiction des « thérapies de conversion » se cache une attaque frontale contre la liberté religieuse, la liberté d’enseignement et le droit des familles à éduquer selon leur foi.
Sous couvert de protéger les personnes LGBT, la loi interdit tout accompagnement spirituel ou psychologique destiné à « changer ou supprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ». Ce qui est en jeu ? Non seulement le conseil pastoral, mais aussi la prière. Oui, vous avez bien lu : il est désormais illégal de prier pour une personne homosexuelle si l’intention est qu’elle sorte de cette condition — même à sa demande.
Comme le reconnaît l’Office antidiscrimination lui-même : « Prier avec ou pour une personne dans l’intention de changer ou supprimer sa sexualité ou son identité de genre est illégal. Même si cette personne vous le demande. » L’infraction est passible de cinq ans de prison et de 100 000 dollars d’amende. Voilà comment une société démocratique bascule dans le totalitarisme moral.
Et ce n’est pas tout. Dire à un catholique qu’il est appelé à la chasteté, refuser l’idée de mariage homosexuel ou enseigner que les actes homosexuels sont contraires à la morale chrétienne, comme le rappelle le Catéchisme de l’Église catholique (§ 2357), pourrait désormais être interprété comme une « répression de la sexualité » et tomber sous le coup de la loi. La simple fidélité à la doctrine catholique devient un risque pénal.
Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney, dénonce une loi qui « pourrait rendre illégaux l’enseignement religieux et la prière, tout en empêchant les personnes d’obtenir l’aide qu’elles souhaitent pour vivre pleinement selon leurs croyances ».
Pire encore, les parents ne sont pas épargnés. La loi ne tolère les discussions sur l’homosexualité ou l’identité de genre qu’entre membres proches d’une même famille. Mais même là, la notion de « discussion » est floue. Un père catholique peut-il dire à son fils qu’il désapprouve sa relation homosexuelle sans risquer d’être poursuivi ? Peut-il refuser de faire entrer le partenaire dans son foyer ou de financer une transition de genre sans être accusé de discrimination ? La réponse semble de plus en plus incertaine.
Sous prétexte de lutte contre les discriminations, le législateur australien impose une vision unique de l’homme et de la sexualité, en contradiction flagrante avec l’anthropologie chrétienne. Ce n’est plus une opinion qu’on protège, c’est une idéologie qu’on impose.Mais peut-être cette radicalité révèle-t-elle une faiblesse : lorsque l’État en vient à criminaliser la prière, c’est que l’endoctrinement culturel a échoué. Et cela signifie, pour les catholiques, qu’il est temps de résister, dans la foi, la vérité et la charité.
Comme le disait Benoît XVI, « une dictature du relativisme est à l’œuvre ». L’Australie vient d’en donner une illustration effrayante : prier pour le salut de son prochain est désormais un crime. À quand la pénalisation du Notre Père ?