La Pologne s’apprête à honorer l’un de ses prêtres martyrs. Ce samedi 24 mai 2025, la béatification du père Stanisław Streich sera célébrée à Poznań, sur la place devant la cathédrale, sous la présidence du cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints et représentant du pape Léon XIV. Cette reconnaissance solennelle d’un martyre longtemps oublié vient saluer le témoignage d’un prêtre zélé et courageux, assassiné en pleine messe par haine de la foi (in odium fidei).
Né en 1902 à Bydgoszcz, don Streich avait été ordonné prêtre en 1925. Engagé dans l’enseignement et la pastorale, il s’était distingué par son service auprès des pauvres et sa ferveur missionnaire. En 1935, il devient curé de la nouvelle paroisse Saint-Jean-Bosco à Luboń, non loin de Poznań. C’est là que, le 27 février 1938, alors qu’il s’apprêtait à proclamer l’Évangile devant les enfants réunis pour la messe, il fut froidement abattu par un homme surgissant de la foule. Le premier tir, mortel, l’atteignit au visage ; une seconde balle se logea dans l’évangéliaire qu’il tenait. L’agresseur lui tira encore deux fois dans le dos alors qu’il gisait à terre.
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Les funérailles, présidées par Mgr Walenty Dymek, rassemblèrent 20 000 personnes, venues lui rendre hommage malgré le choc et la douleur. Pourtant, sous le régime communiste qui s’installera peu après, le souvenir de son sacrifice fut sciemment étouffé. Ce n’est qu’après la chute du communisme, en 1989, que les démarches en vue de sa béatification purent reprendre sérieusement. Dès 2017, l’archidiocèse de Poznań instruisit la cause selon les normes du Dicastère romain. Les témoignages oculaires, les documents d’archives et les initiatives spirituelles locales – jeûnes, prières et messes en mémoire du prêtre – confirmèrent la réputation de sainteté et de martyre de don Streich.
Le pape François avait signé le décret de reconnaissance du martyre le 23 mai 2024, ouvrant la voie à cette béatification tant attendue. Ce geste vient réparer une injustice de l’histoire, tout en mettant en lumière la fidélité héroïque d’un prêtre qui, face au danger, n’a jamais reculé.
Source : L’Osservatore Romano
