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Benoît XVI, deux ans après : une lumière dans la tempête de l’Église

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« la foi ne demande pas à la raison de cesser d’être raison, mais de se dépasser dans la lumière de Dieu »

Le 31 décembre 2022, Benoît XVI, né Joseph Ratzinger, s’éteignait, laissant un héritage significatif . Son pontificat de huit années, caractérisé par une clarté doctrinale et une réflexion théologique profonde, reste une source essentielle pour l’Église. Deux raisons principales imposent de ne pas l’oublier : les grandes contributions qu’il a apportées et les pistes qu’il a ouvertes pour des réformes encore inachevées.

Benoît XVI a œuvré avec force pour recentrer l’Église sur la vérité et sur l’harmonie entre foi et raison. Face aux dérives du post-concile, il a rappelé que la foi ne s’oppose pas à la raison, mais l’élève. Lors de son discours à Vérone en 2006, il affirmait : « Le Dieu au visage humain n’exige pas que le chrétien cesse d’être homme, mais que l’homme trouve en Christ la confirmation de ses plus hautes aspirations. »

Cette vision a permis de poser les bases d’un dialogue solide avec le monde laïc et athée, tout en évitant une approche sentimentale détachée de la vérité. En enseignant que « la foi ne demande pas à la raison de cesser d’être raison, mais de se dépasser dans la lumière de Dieu », Benoît XVI a offert une perspective claire pour une Église fidèle à son identité tout en dialoguant avec le monde contemporain.

Il a également remis en lumière des concepts fondamentaux comme le droit naturel et la loi morale. Il a insisté sur la nécessité de principes non négociables pour préserver la dignité humaine dans les débats sociétaux et politiques. Son œuvre a permis de corriger des trajectoires post-conciliaires destructrices, notamment en pastorale et en doctrine.

Benoît XVI laisse aussi des réformes inachevées, mais porteuses de perspectives. Sa réflexion sur la laïcité et le rôle public de la religion n’a pas été entièrement développée. Il affirmait que « la vraie religion est indispensable pour qu’une politique soit pleinement authentique », soulignant les limites des modèles de laïcité libérale à garantir cette dimension essentielle.

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De même, les débats sur la place de la Tradition dans l’Église restent ouverts, bien qu’il ait précisé que celle-ci devait être comprise comme « l’interprétation vivante de l’unique source de la Révélation ». Ces chantiers inachevés témoignent de la profondeur de sa pensée et de sa volonté de guider l’Église dans une fidélité renouvelée au Christ.

Deux ans après sa mort, Benoît XVI demeure une figure majeure dont les enseignements éclairent encore l’Église. Comme il le disait dans son homélie d’ouverture du conclave en 2005 : « Celui qui construit sur le Christ ne construit pas sur le sable, mais sur le roc. » Revenir à son héritage, non pour le répéter, mais pour en approfondir les leçons, est essentiel pour répondre aux défis actuels et offrir à l’Église des fondations solides dans un monde instable.

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