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« Bloquons tout » : la naïveté et l’incohérence de ces chrétiens qui ont marché aux côtés d’individus porteurs de valeurs contraires aux valeurs chrétiennes

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Comment prétendre servir les valeurs chrétiennes tout en défilant main dans la main avec ceux qui se disent « sans Dieu ni maître »

Le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » a rassemblé plusieurs milliers de manifestants dans toute la France. Au milieu des syndicats et des partis de gauche radicale, trois organisations chrétiennes progressistes se sont jointes au cortège : le collectif Anastasis, le collectif Lutte et Contemplation et le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC). L’Action catholique ouvrière (ACO), sans appeler directement à la mobilisation, a déclaré suivre le mouvement avec attention, annonçant déjà sa participation à la journée intersyndicale du 18 septembre.

Ces groupes affirment agir au nom des valeurs chrétiennes pour réclamer davantage de démocratie et de justice sociale. Mais leur engagement révèle une grande naïveté. Car aux côtés de ces chrétiens sincères se trouvaient des individus porteurs de valeurs directement opposées aux valeurs chrétiennes : légalisation de l’avortement jusqu’au terme de la grossesse, euthanasie érigée en droit fondamental, GPA et marchandisation du corps humain, idéologie du genre imposée dans les écoles, refus de l’héritage chrétien de la France …

Comment prétendre servir les valeurs chrétiennes tout en défilant main dans la main avec ceux qui veulent effacer la loi naturelle et les racines chrétiennes de la nation ?

Ce climat se manifeste aussi par des actes hostiles au christianisme. À Lille, à la veille des mobilisations, l’église Saint Pierre Saint Paul a été la cible d’un tag appelant à « charger » le 10 septembre, reprenant le slogan anarchiste « Ni Dieu ni maître ». Ce cri de ralliement ne traduit pas seulement une contestation politique, il exprime un rejet total de toute transcendance et une haine ouverte envers la foi. Taguer une église n’est pas un geste anodin : c’est une profanation du lieu où le Christ est réellement présent, un signe visible que derrière certaines revendications sociales se cache une idéologie antireligieuse qui cherche à effacer le christianisme de l’espace public.

Se dire « sans Dieu ni maître », c’est revendiquer l’orgueil de l’homme livré à lui-même, sans loi, sans repère et sans horizon autre que la violence.

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Le MRJC, qui a même appelé ses membres à la grève, s’indigne du manque de démocratie. Mais ce mouvement garde le silence devant l’injustice la plus criante : celle qui prive chaque année des centaines de milliers d’enfants du droit de naître. Il s’alarme de l’autoritarisme de l’État, mais ne dit rien quand ce même État prépare une loi sur l’euthanasie qui institutionnalise la mise à mort des plus faibles. Il appelle à plus de solidarité, mais ne proteste pas quand la GPA transforme les femmes en instruments au service du marché.À cela s’ajoute un autre constat inquiétant : la logique de ces mouvements conduit inévitablement à cautionner la violence. Les manifestations du 10 septembre, comme tant d’autres mobilisations de la gauche radicale, ont été marquées par un climat de confrontation, des insultes envers les forces de l’ordre et des menaces de blocage généralisé.

Or, la violence est incompatible avec toute véritable défense de la dignité humaine. Elle nie la valeur de l’adversaire, nourrit la haine et installe un climat de conflit permanent. Quand un mouvement prétend défendre la justice en recourant à l’intimidation ou au désordre, cela prouve que ses revendications sont fragiles et infondées. La violence, loin de servir une cause, révèle son incapacité à convaincre autrement que par la contrainte.

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L’illusion de ces chrétiens progressistes est d’imaginer qu’en se joignant à des forces politiques hostiles à la foi, ils peuvent peser dans le débat social. En réalité, ils se laissent instrumentaliser. Certains n’hésitent pas à utiliser la caution religieuse quand cela l’arrange, tout en combattant l’Église dès qu’il s’agit de la vie, de la famille ou de la liberté d’éducation.

Marcher avec de tels alliés revient à se faire l’idiot utile d’un projet qui détruit les fondements mêmes de la société.

Cette naïveté n’est pas nouvelle. Depuis les années 1970, une partie du christianisme dit progressiste s’est laissée séduire par des idéologies d’inspiration marxiste, croyant servir la cause des pauvres en reprenant les slogans de la lutte des classes. Dans les faits, ces courants se sont souvent retrouvés prisonniers de causes politiques qui contredisaient de front les valeurs chrétiennes. Aujourd’hui encore, on retrouve la même logique : sous prétexte de défendre la démocratie et la justice sociale, certains se laissent entraîner dans des combats qui aboutissent à l’affaiblissement de la famille, à la négation de la vie et à la destruction de l’identité culturelle de la France.Le désir sincère de justice, lorsqu’il n’est pas enraciné dans une Vérité, se laisse récupérer par des idéologies hostiles aux valeurs chrétiennes. En marchant avec les partisans de la culture de mort et de la violence, ces chrétiens progressistes deviennent malgré eux les complices d’une entreprise de déconstruction.

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