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“Dans le contexte des récentes initiatives religieuses aux Jeux olympiques de Paris, il est nécessaire de soulever une certaine critique, qui, loin de se vouloir être rabat-joie, se veut un témoignage de vérité. En tant que catholique, je ne peux que déplorer cette tendance croissante à mélanger le sport et la religion sous prétexte de promouvoir la fraternité et la paix.
La récente rencontre interreligieuse sur le parvis de Notre-Dame, orchestrée dans le cadre des Holy Games, ressemblait plus à un coup médiatique voulu par le CIO, à la recherche de la bonne image, qu’à un véritable témoignage spirituel.
On y voit Anne Hidalgo, grande prêtresse de l’Hôtel de Ville, aux côtés de religieux de différentes confessions. Déjà, il y avait mélange des genres. Quelle religion représente la maire de Paris ? Celle de la laïcité ?
Quand des représentants de différentes confessions se pressent pour la photo devant le drapeau olympique, on assiste à une communion cathodique et digitale, loin de la sincérité d’un engagement réel et durable porteur des valeurs de l’Évangile, la Parole de Vérité.
Le mélange entre laïcité, olympisme et religion ne fait que diminuer la part du sacré et augmenter la part du profane, car tous se retrouvent au même niveau ; tous sont « égaux ». L’idée est sournoise : il n’y a plus de Dieu, ou seulement celui décrit et voulu par l’homme.
Il est troublant de voir le Comité international olympique (CIO) sembler très politiquement ménager les religions tout en autorisant des cérémonies d’ouverture blasphématoires telles que celles auxquelles nous avons eu droit. Entre wokisme et religion, le cœur du CIO semble balancer, mais on a vu de quel côté il penche vraiment.
Dans ce contexte, les Holy Games, joyeuses réunions fraternelles de supporters euphoriques, loin d’être des célébrations sacrées, semblent davantage vouloir assouvir ce souci permanent de fraterniser à la façon des hommes : sans communion d’esprit ou si peu. La Vérité est une et indivisible, et tenter par souci de fraternité olympique de la partager sans son contenu, à quoi cela mène-t-il ?
Si la radicalité de l’Évangile est abandonnée au profit de la banalité des échanges d’hommes de peu de foi, où est la communion ?
Saint Paul décrit bien la différence entre camaraderie et fraternité : la fraternité est « […] une même pensée, un même amour, une même âme, une seule pensée » (Philippiens 2.2). La Bible traduit souvent cette réalité par « communion de l’esprit » (v. 1). De nos jours, le mot communion a perdu de son sens original.
Le terme grec koinonia signifie « ce qui est commun à plusieurs personnes, association » ; koinonia a le sens de participer à l’œuvre de Dieu. Cela semble logique, étant donné que l’Église et ses membres constituent le corps du Christ (Romains 12.5 ; 1 Corinthiens 12.27).
Se souvenir de la communion de l’Esprit contribue à unir la famille de la foi, contrairement au « symbole d’unité de la famille humaine » voulu par certains. Entre les deux, la différence, c’est Dieu.
L’authenticité spirituelle ne peut être réduite à des manifestations publiques ou des discours convenus ; elle nécessite un engagement personnel et une recherche intérieure sincère qui dépasse largement les frontières d’un événement sportif, et cela au nom de l’Esprit et non de certains esprits.
Rappelons que la sainteté peut être partout ; il suffit à l’homme de la trouver dans la moindre de ses actions. Mais pour cela, n’y a-t-il pas qu’une seule voie, un seul chemin, une seule vérité, une seule vie ?
« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14:6)
Alors, des réunions de camarades, de frères d’un moment, c’est louable, mais il serait bien de ne pas tronquer ces moments en les faisant passer pour des moments de réelle communion.”
Une lectrice catholique, Anne Minielle.