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Canada : euthanasie anticipée,un piège pour les plus fragiles de notre société

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Ces personnes exercent-elles réellement un choix libre ou sont-elles poussées vers l'euthanasie par une pression implicite ?

Au Québec , une nouvelle législation permet désormais aux patients atteints de démence, comme ceux diagnostiqués avec la maladie d’Alzheimer, de soumettre une « demande anticipée » d’assistance médicale à mourir, ou euthanasie. Adoptée en juin 2023, cette loi permet à des individus de demander l’euthanasie bien avant que leur état ne les empêche de confirmer leur consentement.

Auparavant, l’euthanasie au Canada était autorisée uniquement lorsque le patient était en état de confirmer sa demande au moment de la procédure. Cette nouvelle législation modifie cette règle, permettant la demande anticipée, ce qui ouvre la porte à des patients qui ne peuvent plus confirmer leur consentement au moment de l’acte. Le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas contesté cette loi, et l’Office du procureur général du Québec a précisé qu’aucune accusation criminelle ne serait déposée tant que les critères légaux, tels que le consentement libre et éclairé, seraient respectés.

Cette évolution législative soulève des interrogations éthiques majeures. Selon la loi, les patients doivent être informés des alternatives disponibles, comme les soins palliatifs, et leur souffrance physique ou psychologique doit être jugée insupportable par un professionnel de santé. Cependant, la notion de consentement libre et éclairé dans ce contexte est remise en question, car ces personnes peuvent être soumises à des pressions sociales ou culturelles. Comme l’a souligné Saint Jean-Paul II dans Evangelium Vitae (n° 65), l’euthanasie est moralement inacceptable et constitue une grave violation de la Loi de Dieu.

Un rapport récent de l’Ontario souligne des préoccupations similaires. Selon le Comité d’examen des décès liés à l’assistance médicale à mourir, des Canadiens handicapés choisissent l’euthanasie en raison du manque de soins et de soutien adaptés. Dans plusieurs cas, des personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou d’isolement social ont été orientées vers l’euthanasie sans que des solutions de soins appropriées n’aient été explorées. Cela soulève la question : ces personnes exercent-elles réellement un choix libre ou sont-elles poussées vers l’euthanasie par une pression implicite ?

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L’évolution législative au Québec et les rapports de l’Ontario témoignent de la dérive d’une société qui semble de plus en plus prête à abandonner ceux qui sont dans des situations fragiles. Plutôt que d’investir dans des soins de qualité, des solutions rapides et permanentes comme l’euthanasie sont proposées comme issue à la souffrance. Cette tendance remet en cause l’engagement envers la dignité humaine et la responsabilité collective de soutenir les individus dans leur souffrance.

La dignité humaine ne peut jamais être mesurée en fonction de la condition physique ou de l’autonomie d’un individu. Chaque vie, quelle que soit sa fragilité, mérite d’être protégée et respectée jusqu’à son terme naturel. L’Église, fidèle à son enseignement, appelle à une solidarité authentique et à un soutien adapté aux malades, afin qu’aucun d’eux ne soit laissé dans l’ombre de l’euthanasie.

Avec cette législation, Le Canada semble emprunter un chemin où l’abandon des plus fragiles est institutionnalisé. Pour les catholiques et les défenseurs des valeurs chrétiennes, il est impératif de rappeler que chaque vie mérite protection et amour. Plutôt que de considérer la mort comme une solution, la société doit réévaluer sa réponse à la souffrance et promouvoir une culture de la vie, où l’accompagnement des malades est placé au cœur de l’engagement collectif.

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