Paru le 7 août dernier, le rapport sur l’aide médicale à mourir (AMM) au Canada met en lumière une évolution alarmante. Ce qui devait rester une pratique exceptionnelle est devenu une norme et une routine et la déchristianisation accélérée du pays ne fait que renforcer ce ” tsunami suicidaire”.
Perte des valeurs chrétiennes, perte du sens du Sacré et abandon de Dieu, perte des repères éthiques et moraux, relativisme de tout au nom de n’importe quoi… Tous les éléments de la combinaison mortifère sont réunis.
Depuis la légalisation de l’aide médicale à mourir (AMM) au Canada en 2016, le nombre de décès par AMM a explosé, passant de 1 018 à 13 241 en 2022, avec un délai médian de seulement 11 jours entre la demande et l’exécution.
Décès assistés en pourcentage du total des décès, par juridiction, y compris les provinces
Les critères d’admissibilité ont été largement élargis, éliminant les périodes d’attente minimales et permettant l’AMM même en cas de souffrances non terminales, incluant maintenant des conditions telles que la maladie mentale. Cette pratique, désormais perçue comme une option courante plutôt que de dernier recours, s’apparente aux modèles de la Belgique et des Pays-Bas et suscite de vives inquiétudes sur la normalisation de l’AMM au Canada.
Les églises canadiennes se vendent comme des appartements, témoignant d’une perte de foi qui accompagne cette dérive vers la banalisation du suicide assisté. Cette situation devrait servir d’avertissement à la France, où les signes d’une dérive similaire émergeront dés le projet de loi adopté.
Les récents propos de Monseigneur Paglia de la Pontifica Academia per la Vita ne peuvent en aucun cas nous rassurer, le prélat italien autrefois mêlé à de tristes affaires de détournements de fonds pour son usage personnel*, semble avoir perdu le goût de Dieu.
La France fera face à une évolution similaire ?
En France, nous ne sommes pas à l’abri de ce phénomène. La discussion sur l’euthanasie et le suicide assisté, couplée à une diminution de la pratique religieuse, pourrait nous mener vers une situation comparable à celle du Canada.
Une grande partie de la société civile et de politiques prônent une meilleure compréhension des souffrances humaines, cela au nom de la dignité… sans Dieu; et même une partie de l’Eglise toujours prête à intellectualiser la foi au maximum, pour mieux se tourner vers l’homme, semble se laisser entraîner dans cette spirale morbide: tout cela au nom d une compassion éclairée, abandonnant ainsi les enseignements traditionnels sur la sacralité de la vie.
N’oublions pas le propos éclairés de Monseigneur Matthieu Rougé :
“Permettre le suicide assisté est un geste de décivilisation”.
La dérive de la folie suicidaire doit être confrontée avec une ferme conviction des principes chrétiens et une vigilance accrue pour éviter que les valeurs fondamentales de notre foi ne soient compromises.
La France doit rester attentive et résolue à défendre la sacralité de la vie humaine, en veillant à ce que les choix politiques et sociaux ne reflètent pas un abandon des valeurs chrétiennes, mais plutôt un engagement sincère envers la dignité et la divinité humaines dans toute sa profondeur.
Intégralité du rapport rapport intitulé ” de l’exceptionnel à la routine: l’essor de l’euthanasie au Canada ” – source cardus.ca .
*En 2022 Monseigneur Vincenzo Paglia a détourné des fonds caritatifs pour rénover son appartement personnel. En tant que président du Conseil pontifical pour la famille, il a utilisé des centaines de milliers d’euros destinés à des projets caritatifs pour financer des travaux de construction à Rome. Bien qu’il ait reconnu les détournements et affirmé avoir remboursé une partie de l’argent, il semble avoir utilisé d’autres dons pour le faire, plutôt que les fonds spécifiquement prévus pour cette restitution.