L’évêque de Campeche, Mgr José Francisco González, a lancé une mise en garde solennelle aux catholiques qui encouragent ou pratiquent l’avortement. Après la récente dépénalisation de cette pratique dans son État, il rappelle que ceux qui y prennent part se placent eux-mêmes en dehors de la communion avec l’Église et ne peuvent donc recevoir les sacrements.
Le 25 février, l’État de Campeche est devenu le 21ᵉ État mexicain à dépénaliser l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse. Un pas de plus dans l’éradication légale de la protection des plus vulnérables. Derrière cette décision, une rhétorique bien rodée : selon la commission des droits de l’homme locale, criminaliser l’avortement serait une forme de « violence sexiste ». Un argument cynique, alors que cette pratique prive chaque année des milliers de petites filles du droit le plus fondamental : celui de voir le jour.
Dans le même temps, le code pénal a été modifié pour sanctionner plus sévèrement ceux qui contraignent une femme à avorter. Une contradiction criante : la violence est condamnée lorsqu’il s’agit d’une pression extérieure, mais parfaitement acceptée lorsqu’elle est dirigée contre l’enfant lui-même.
Face à cette dérive, Mgr González n’a pas mâché ses mots. « Ceux qui promeuvent, pratiquent ou facilitent l’avortement ne peuvent pas participer aux sacrements », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 26 février. Il a exhorté les fidèles soutenant cette législation à reconsidérer leur foi, rappelant que l’avortement est un crime contre l’ordre naturel et divin.
Le prélat a aussi dénoncé l’opacité du vote ayant mené à la dépénalisation, qui s’est déroulé à huis clos, empêchant ainsi toute transparence sur la position des législateurs. Une manœuvre révélatrice d’une crainte d’assumer publiquement cette trahison envers la vie et la morale chrétienne.
Mgr González a mis en garde contre l’engrenage que constitue l’avortement. « Si nous commençons à justifier la mort d’un enfant sous prétexte qu’il est « non désiré », quelle sera la prochaine étape ? Éliminer les enfants déjà nés parce qu’ils sont malades, handicapés ou simplement gênants ? » Cette prophétie inquiétante n’est pas sans rappeler les expériences eugéniques du siècle dernier, qui ont toujours commencé par la négation du caractère sacré de la vie humaine.
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L’évêque a également interpellé la société sur l’absence de réelles politiques d’accompagnement des mères en difficulté. « Existe-t-il des actions concrètes pour soutenir celles qui veulent garder leur enfant ? Des aides pour les familles confrontées aux ravages de l’alcoolisme ou de la pauvreté ? » Une série de questions qui soulignent l’hypocrisie d’un système prétendument protecteur des femmes, mais qui les abandonne dès qu’elles choisissent la vie.
Dans ce contexte alarmant, Mgr González a assuré que l’Église ne restera pas passive. Fidèle à son engagement de toujours, elle continuera à défendre la vie depuis sa conception, en s’opposant fermement à ces législations mortifères et en soutenant concrètement les mères en détresse.
Alors que la culture de mort progresse à grands pas au Mexique, cette voix courageuse rappelle à tous les catholiques leur devoir moral : refuser toute compromission et défendre, à temps et à contretemps, l’inviolabilité de la vie humaine.