Depuis 2000 ans

Comment expliquer le paradoxe de l’introduction du rite amazonien et de l’exclusion du rite tridentin?

Le pape François en 2019 avec des représentants du rite amazonien - DR
Le pape François en 2019 avec des représentants du rite amazonien - DR
Alors que le rite tridentin est de plus en plus marginalisé, nous assistons à l'arrivée imminente du rite amazonien. Comment expliquer cette incohérence au sein de notre Église ?

A la lecture de certains sites traditionnalistes ( NDLR Paix Liturgique) il est légitime de s’interroger sur les décisions récentes, qui semblent préférer un rite en phase expérimentale tout en « persécutant » un rite qui a traversé les siècles. Le rite amazonien, présenté comme une nécessité pour la mission et l’inculturation, se voit accordé un statut privilégié, tandis que le rite tridentin, symbole de la tradition catholique, est constamment exclu et souvent condamné.

Cette contradiction soulève de nombreuses questions. Pourquoi accorde-t-on autant d’importance à un rite qui n’a pas encore fait ses preuves, alors que l’usus antiquior, qui a nourri la spiritualité de tant de fidèles, est traité avec mépris ? Nos pasteurs semblent vouloir imposer une nouvelle liturgie, au nom d’une prétendue unité, tout en négligeant les racines profondes de notre foi, elles-mêmes gage d’unité naturelle au long des siècles; la promesse d’une inculturation est louable, mais à quel prix ?

L’annonce du Conseil épiscopal latino-américain concernant le rite amazonien, qui sera en phase expérimentale d’ici la fin de l’année, semble indiquer une volonté de s’éloigner des traditions qui ont soutenu l’Église pendant des siècles. À l’inverse, le rite tridentin est perçu comme une entrave à la modernité, alors qu’il représente un lien précieux avec notre histoire, notre héritage spirituel et son avenir.

Lire aussi

Il est étonnant de constater que cette nouvelle liturgie pourrait s’inspirer de pratiques locales qui, pour certaines, se rapprochent plus du folklore que de la véritable foi chrétienne. Comment justifier le fait que l’Église ouvre la porte à des éléments extérieurs tout en rejetant avec force un rite qui est en parfaite conformité avec les enseignements de l’Église ?

Alors que les communautés amazoniennes se voient promettre une « expression de leur foi selon leur culture », qu’en est-il de ceux d’entre les fidèles qui souhaitent célébrer leur foi à travers le rite tridentin ?

Notons qu’en France le simple fait d’évoquer son identité religieuse catholique est bien souvent perçu comme une revendication identitaire politique. La majorité des médias se font le jeu de cela et beaucoup participent à étouffer la culture liturgique traditionnelle.

Le christianisme, comme le rappelle le Pape François , est diversifié, mais ne doit-il pas aussi respecter les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui ? Un passé, un présent, un avenir assurés par une même tradition n’est-ce pas la meilleure façon de vivre et de transmettre sa foi avec cohérence ?

Alors que nous accueillons l’émergence du rite amazonien, n’oublions pas que le rite tridentin demeure une pierre angulaire de notre foi que l’on soit traditionaliste ou pas et qu’on le veuille ou non ce lien avec l’histoire de l’Eglise est à lui seul la garantie d’une Eglise qui s’ouvre au futur sans effacer son passé. Il est temps d’un dialogue sincère sur ces questions essentielles, afin que notre Église reste fière de ses racines tout en s’ouvrant à l’avenir avec cohérence.

Recevez chaque jour notre newsletter !