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[ Conclave] : Vers un pontificat encore plus autoritaire pour une “ouverture au monde” qui éloigne de Dieu ?

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Sous des gestes d’humilité médiatisés, le pape François a exercé un pouvoir centralisé et souvent arbitraire, mettant à mal la tradition, la liturgie, et la justice dans l’Église. Cette “ouverture” tant vantée aux périphéries n’a-t-elle pas occulté l’essentiel : l’appel à la conversion ?

Il portait lui-même sa mallette dans l’avion, mangeait à la cantine de la maison Sainte-Marthe. Dès les premiers jours de son pontificat, le pape François a multiplié les gestes symboliques d’une simplicité affichée. Cette stratégie,véritable opération de communication,a su séduire les médias et une partie de l’opinion publique mondiale. Mais après douze années de règne, une question s’impose : cette “ouverture” tant vantée n’a-t-elle pas, en réalité, éloigné l’Église de sa mission essentielle, c’est-à-dire conduire les âmes à Dieu ?

Car derrière ces gestes de fausse humilité, ce n’est pas l’exercice doux de l’autorité que l’on a vu se déployer, mais un pouvoir personnel, centralisé, souvent sans dialogue, qui a mis de côté le droit, la tradition et la justice.

Le Motu Proprio Traditionis Custodes, restreignant sévèrement l’usage du rite ancien, a blessé profondément des fidèles attachés à la liturgie latine bimillénaire. Ce rite, soutenu par Benoît XVI, reconnu comme un bien spirituel pour toute l’Église, a été marginalisé, comme s’il représentait un danger pour l’unité.Le procès du cardinal Becciu en est une autre illustration. Le pape François, en cours de procédure, est intervenu à quatre reprises pour modifier les règles du procès à travers des rescripta pontificaux. Peu importe ici que le cardinal soit coupable ou non : ce qui choque, c’est le mépris manifeste pour les principes élémentaires de justice. Même les évêques ne sont pas épargnés : Mgr Strickland, Mgr Livieres Plano, Mgr D’Ercole, et tant d’autres, ont été contraints au silence ou poussés vers la sortie, sans procès, sans débat, parfois sans explication.

Mais le cœur du problème n’est pas uniquement juridique. Il est théologique, ecclésial, doctrinal. L’Église de François s’est construite sur une idée : s’ouvrir au monde à tout prix. Et pour cela, le pontife a fixé toute son attention sur les périphéries,ces marges sociales, géographiques ou existentielles,comme si elles portaient à elles seules tous les malheurs du monde, comme si le salut passait exclusivement par elles.

Or si le Christ a côtoyé le monde, tout le monde, et toute sa misère, ce n’était pas pour leur dire qu’ils devaient se complaire dans leur péché, mais pour leur dire haut et fort : « Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche » (Mt 4, 17).

Le Christ ne s’est jamais aligné sur les normes du monde : il a proclamé l’Évangile au monde sans y renoncer, en nommant clairement le péché, en appelant chacun à la vérité. Alors oui, l’Église est ouverte à tous… à condition qu’ils se convertissent. C’est là le premier acte de la charité véritable : dire la vérité qui sauve. Le pape François, dans ses lubies politiques et humanitaires, semble l’avoir oublié. Il a transformé l’ouverture de l’Église au monde en une acceptation de tout et parfois de n’importe quoi , où l’accueil immodéré des migrants a pris le pas sur l’annonce, et où la compassion a effacé l’exigence du salut.

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Saint Jean-Paul II, en son temps, a affronté le monde. Non pas pour l’applaudir, mais pour le convertir. Le monde qu’il a affronté, c’était celui du communisme, de la dictature, de l’athéisme d’État. Et c’est par la force de l’Évangile,non par un compromis ,que ce monde a vacillé. Le mur de Berlin est tombé parce que Jean-Paul II a proclamé la vérité avec courage. Il n’a jamais renoncé à l’Évangile ; c’est l’Évangile, dans sa puissance et sa clarté, qui a fait tomber le mur.

Et c’est là le drame de notre temps. Car sous prétexte d’ouverture, l’Église a souvent tu les exigences de l’Évangile. Elle a laissé certains relire les paroles du Christ à la lumière des idéologies du monde. Pourtant, Jésus lui-même ne dit-il pas : « Prenez courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33) ?

Peut-on sérieusement croire que l’Évangile a besoin d’être réécrit pour être “accueillant” ? Que l’Église doit renoncer à enseigner, au nom d’une fraternité confuse ? La “pastorale des périphéries” tant mise en avant par le pape François ne devient-elle pas, paradoxalement, une fermeture à la vérité ? Une illusion de charité qui ne sauve plus ?

Le prochain conclave devra répondre à ces questions. L’Église a-t-elle encore une boussole ? Est-elle prête à renoncer à plaire au monde pour redevenir fidèle à Celui qui l’a fondée ? Comme l’a dit Notre Seigneur : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant […] et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Pas un mot sur l’adaptation au monde. Tout sur la fidélité.

Il est donc plus que jamais nécessaire que l’Esprit Saint éclaire le Collège cardinalice dans son discernement. Que le prochain pape ne s’inscrive pas dans une continuité toute bergoglienne,celle d’une vraie-fausse ouverture au monde ,mais dans une logique de charité véritable, celle d’un monde qui se tourne vers la vérité. Car la mission de l’Église n’est pas de flatter le monde, mais de le sauver.

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