Planned Parenthood, la plus grande organisation américaine soutenant l’avortement , traverse une crise profonde. Affaiblie par la décision Dobbs de 2022 ( la Constitution américaine ne protège plus le droit à l’avortement.) qui a renversé Roe vs Wade ( garantissait un droit constitutionnel fédéral à l’avortement.) , par les coupes budgétaires décidées par Donald Trump et par la montée des politiques pro-vie dans plusieurs États, elle cherche désormais de nouvelles sources de revenus. Et c’est vers un nouveau marché qu’elle se tourne avec détermination, la “transition de genre”.
En mars dernier,Donald Trump a retiré les financements fédéraux à neuf antennes régionales de cette organisation , puis, en juillet, a signé une loi mettant fin aux financements Medicaid pour Planned Parenthood. On estime que 200 cliniques pourraient fermer, touchant plus d’un million de patients. La perte de financements privés est également notable, avec une baisse estimée à 15 % depuis la décision Dobbs.Pourtant, malgré les 792,2 millions de dollars reçus en 2023-24 en aides et remboursements publics, l’organisation prévoit un déficit de 800 millions. Rebecca Gibron, PDG de la plus grande antenne régionale, reconnaît : « Nous sommes en lutte pour notre survie. »
Mais ce qui surprend le plus, c’est la réorientation stratégique. Loin de recentrer ses activités sur ce qu’elle appelle la “santé reproductive”, Planned Parenthood investit massivement dans la prescription d’hormones de “changement de sexe”, parfois à des mineurs, après un simple entretien de 30 minutes, y compris à distance et avec un intervenant qui n’est ni psychologue ni psychiatre. En 2019, 17 791 cas avaient été traités, en 2023, ils étaient 77 858. Entre 2017 et 2023, 12 000 adolescents de 12 à 17 ans ont été pris en charge.
Pour l’organisation, c’est une déclinaison de la même “autonomie corporelle” qui justifie l’avortement, si l’on peut supprimer une vie dans le sein maternel, pourquoi ne pourrait-on pas transformer radicalement un corps, même en pleine croissance ?
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Et c’est là que se révèle la cohérence profonde de cette dérive. Avortement, PMA, transition de genre, toutes ces folies modernes procèdent de la même vision erronée de l’homme. Dans ce schéma de pensée, l’éthique et le respect de la vie n’existent plus, le corps n’est qu’une matière première à remodeler , ou à éliminer selon le désir du moment. On passe sans vergogne d’un marché à l’autre, du financement de l’avortement à celui de la transition de genre, sans le moindre état d’âme, car la logique est la même, l’homme s’érige en maître absolu de la vie et de la nature, jusqu’à les détruire.
Le résultat est celui d’une société qui a expulsé Dieu de sa conscience. Et là où Dieu est absent, tout devient possible, surtout le pire. Planned Parenthood incarne aujourd’hui ce délire existentiel, celui d’un monde qui, ayant perdu ses repères, s’égare dans des idéologies contraires à la vérité de l’homme, et transforme la souffrance humaine en opportunité commerciale.En France, au lieu de s’interroger sur la valeur et la dignité de chaque vie humaine, le Parlement a inscrit en 2024 le droit à l’avortement dans la Constitution. Ce geste, présenté comme une avancée historique, consacre juridiquement l’idée que la vie avant la naissance n’a aucune protection. C’est la même logique qui ouvre la porte à toutes les transgressions, car lorsqu’on rompt le lien entre liberté et vérité, entre droit et bien moral, il n’existe plus de garde-fous. On peut alors, comme ailleurs, glisser d’un droit revendiqué à l’avortement vers la normalisation d’autres atteintes à l’intégrité de la personne, qu’il s’agisse de la marchandisation du corps par la PMA ou de la mutilation liée à la “transition” imposée comme un droit. Une société qui croit défendre la liberté en supprimant la vie et en niant son caractère sacré finit toujours par s’égarer dans ses propres contradictions.