Dans les deux cas, l’on sait au fond de sa conscience que l’on commet un crime, mais l’idéologie vient étouffer cette vérité, c’est ce que déclare le prélat allemand.S’appuyant sur le pape Léon XIV et saluant le retour de la loi naturelle au cœur de l’action politique américaine, le cardinal Muller a lancé un appel pressant à la cohérence et au courage des catholiques.Le 6 septembre dernier, lors du congrès « Le Tavole di Assisi« , Les Tables d’Assise, le cardinal Müller a adressé un message qui sonne comme une véritable alarme spirituelle et politique.
Sur kath.net, le prélat allemand a notamment rappelé que l’Église catholique, « en tant que communauté invisible de grâce avec Dieu et institution visible et sacramentelle, fondée dans le Dieu-homme, le Christ », est absolument indépendante de tout pouvoir terrestre. Mais il a précisé : « Lorsque l’État accomplit sa mission au service du bien commun et reconnaît les droits inaliénables de la personne, alors une coopération entre Église et État est possible, par exemple dans l’éducation, la formation et l’action sociale. »
Dans une comparaison choc, le cardinal Müller a affirmé : « Les idéologues nazis savaient, dans leur conscience, que tuer des innocents était un crime devant Dieu et devant les hommes. Mais ils ont anesthésié leur conscience avec leur idéologie raciale. »
Et il a établi un parallèle direct avec les promoteurs de l’avortement : « De la même façon, les idéologues de l’avortement savent que l’enfant dans le sein maternel est un être humain qu’on n’a pas le droit de tuer. Mais pour justifier leur crime, ils prétendent que ce n’est pas encore une personne à part entière. »Le cardinal a dénoncé avec indignation la criminalisation des défenseurs de la vie : « En Angleterre, on peut aller en prison si l’on prie devant une clinique d’avortement pour les enfants à naître, comme en Allemagne nazie le prévôt de la cathédrale de Berlin, Bernhard Lichtenberg, est mort en détention en 1943 pour avoir simplement prié pour les Juifs persécutés. » Son Eminence Müller a ensuite pointé une autre idéologie destructrice : « Le délire du gender persuade les adolescents qu’ils peuvent changer de sexe et les entraîne, par une automutilation assistée, dans une misère physique permanente et des souffrances psychiques profondes. »
Lire aussi
Le cardinal a souligné la responsabilité des États-Unis dans la défense de la loi morale naturelle : « Chaque catholique aux États-Unis, et particulièrement l’épiscopat, doit être reconnaissant à la présidence Trump d’avoir remis, dans la première puissance du monde libre, la loi morale naturelle au fondement de l’action publique. »Une déclaration qui inscrit son discours dans une perspective géopolitique claire : la survie de l’Occident chrétien passe par le refus du relativisme et par le retour aux fondements éthiques inscrits dans la conscience humaine.S’appuyant sur l’enseignement récent du pape Léon XIV, le cardinal Müller a averti : « La conscience des hommes politiques catholiques ne peut pas être divisée, selon la fausse doctrine de la double vérité, en une sphère privée, où l’on obéit à Dieu, et une sphère publique, où l’on suit la logique des partis. Dans la vie privée comme dans la vie publique, nous catholiques sommes responsables devant notre conscience. ». Enfin, le cardinal a encouragé les catholiques à s’engager avec fermeté : « Nous sommes prêts, en tant qu’Église et en tant que catholiques, à contribuer à l’édification d’une communauté juste, libre, sociale et solidaire, comme l’a décrit le Concile Vatican II dans Gaudium et spes. »Et il a conclu en invoquant les Écritures : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,21), tout en rappelant l’exigence ultime proclamée par les Apôtres : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).
La déclaration du cardinal Müller à Assise résonne comme un avertissement prophétique. En mettant en parallèle le nazisme et l’idéologie pro-avortement, il rappelle que toutes les grandes dérives naissent du même mécanisme : l’étouffement de la conscience. Dans un monde où l’on criminalise parfois la prière pour la vie et où l’on impose aux jeunes le mirage du gender, la voix d’un cardinal qui ose dire la vérité, fût-elle dérangeante, mérite d’être entendue. Reste à savoir si les catholiques, en Europe comme en Amérique, auront le courage de cette cohérence intégrale entre foi et vie publique que Müller et le pape Léon XIV appellent de leurs vœux. Car c’est bien de ce courage que dépend, aujourd’hui, l’avenir de la civilisation chrétienne.