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Depuis l’hôpital Gemelli, le pape François précise que « la synodalité n’est pas une option »

Cardinal Grech à la droite du Pape François - DR
Cardinal Grech à la droite du Pape François - DR
Si l'état physique du pape François nécessite des soins attentifs, il ne renonce à rien, et surtout pas au contrôle de l'application du Synode.

Alors qu’il est hospitalisé au Policlinico Gemelli depuis un mois pour traiter une pneumonie bilatérale, le pape François a décidé d’établir un calendrier rigoureux pour la mise en œuvre du Synode, confirmant que le processus de synodalité doit se poursuivre sous son autorité directe. Le 11 mars dernier, le Saint-Père a officiellement validé un parcours d’accompagnement et d’évaluation, qui culminera par une Assemblée ecclésiale au Vatican en octobre 2028.

Dans une lettre adressée aux évêques du monde entier, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, a précisé que « ce parcours interpelle Diocèses et Éparchies, Conférences épiscopales et Structures hiérarchiques des Églises Orientales Catholiques, ainsi que leurs regroupements continentaux. Il devra également inclure les instituts de vie consacrée, les sociétés de vie apostolique, les associations laïques, les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés présentes dans leurs territoires. » Le cardinal a ajouté que ce chemin « trouvera son aboutissement dans la célébration d’une Assemblée ecclésiale en octobre 2028 au Vatican. »

Le calendrier fixé par le pape est clair et précis. Dès le mois de mai, un « Document de soutien pour la phase de mise en œuvre » sera publié, indiquant les directives nécessaires. De juin 2025 à décembre 2026, les Églises locales devront entamer leur propre mise en œuvre. Un moment fort est prévu du 24 au 26 octobre 2025 avec le « Jubilé des équipes synodales et des organes de participation ». « Il s’agit d’un rendez-vous important pour reconnaître la valeur de ces organes et des personnes qui y œuvrent », souligne le cardinal Grech, « et inscrire cet engagement pour l’édification d’une Église toujours plus synodale dans l’horizon de l’espérance que nous célébrons au Jubilé. »

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Les années suivantes verront se succéder des assemblées d’évaluation : au premier semestre 2027, dans les diocèses et éparchies ; au second semestre, dans les conférences épiscopales nationales et internationales, et au premier semestre 2028, à l’échelle continentale. Le processus aboutira à la publication de l’Instrumentum laboris en juin 2028, en préparation de l’Assemblée ecclésiale prévue en octobre.

Cette volonté de contrôler chaque étape du processus est manifeste. « Il est fondamental de s’assurer que la phase de mise en œuvre soit l’occasion de réimpliquer les personnes ayant contribué aux travaux antérieurs et de restituer les fruits de l’écoute de toutes les Églises et du discernement des pasteurs lors de l’Assemblée synodale », insiste le prélat Grech. Il précise que « ce processus offrira aussi aux diocèses ayant jusqu’ici moins investi dans le parcours synodal l’opportunité de combler leur retard et de former à leur tour des équipes synodales. »

En parallèle, les dix groupes de travail thématiques poursuivent leurs réflexions, devant rendre compte au pape d’ici juin. Parmi les sujets délicats figure la question du rôle des femmes dans l’Église, un thème qui reste source de division.Enfin, le Vatican a confirmé plusieurs nominations, notamment celle de Don Paul Nguyen Quang Dinh en tant qu’évêque auxiliaire de Hung Hoá (Vietnam) et celles des nouveaux nonces apostoliques au Burkina Faso et au Chili.Quant à l’état de santé du Saint-Père, le dernier bulletin indique une « situation stationnaire », précisant qu’il « poursuit sa thérapie médicamenteuse » et alterne « entre la ventilation mécanique non invasive la nuit et l’oxygénation à haut débit durant la journée ».

Si l’état physique du pape François nécessite des soins attentifs, il ne renonce à rien, et surtout pas au contrôle rigoureux de l’application du Synode. Il se disait dans les couloirs du Vatican que certains cardinaux envisageaient déjà l’après-François et la façon de supprimer les conséquences et décisions du Synode. Ces prélats resteront sur leur faim et devront encore patienter.

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