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Disparition du curé de Ploërmel : témoignage des sœurs dominicaines qui l’hébergeaient

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Un an après la mystérieuse disparition du père Christophe Guégan, les sœurs dominicaines de Pontcallec, à Berné, témoignent pour la première fois. Elles revenaient régulièrement sur sa présence parmi elles et sur l'inquiétude qui persiste depuis janvier 2024.

Il y a un an, le 17 janvier 2024, le père Christophe Guégan, curé de Ploërmel, disparaissait sans laisser de traces. Un événement dramatique qui a plongé la communauté catholique dans l’incertitude. Le prêtre avait l’habitude de se rendre régulièrement chez les Dominicaines de Pontcallec, à Berné, dans le Morbihan, où il était accueilli chaleureusement. La porte-parole des sœurs, sœur Marie-Magdeleine, a témoigné pour la première fois à Ouest-France, évoquant son choc et son incompréhension face à cet événement tragique.

« Je connaissais le père Guégan depuis une quinzaine d’années », raconte sœur Marie-Magdeleine. « Il venait chez nous au moins une fois par mois. Sa disparition est un véritable choc pour nous, une souffrance de ne pas savoir ce qui lui est arrivé. » Elle souligne également l’angoisse qui demeure parmi les religieuses : « Le fait que son corps n’ait pas été retrouvé suscite des hypothèses, mais nous restons dans l’incertitude, ce qui rend la situation d’autant plus difficile. »

Elle poursuit : « C’est une épreuve pour nous toutes, car le père Guégan était quelqu’un de profondément humain et spirituel. Nous n’avions aucune raison de penser qu’il puisse disparaître de cette manière. Sa disparition est d’autant plus lourde à porter qu’elle survient dans un contexte si étrange. »

Le prêtre devait célébrer une messe à la chapelle Notre-Dame-de-Joie de Ploërmel le lendemain de sa disparition, mais ne s’est jamais présenté. Sa voiture a été retrouvée vide à proximité de Locunolé, et son téléphone a borné pour la dernière fois à 5h30 du matin. Après plusieurs mois de recherches infructueuses, le mystère reste entier.

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Sœur Marie-Magdeleine confie : « Il est difficile de comprendre ce qui a pu se passer. Si sa disparition avait une cause liée à sa mission ou à sa vie personnelle, cela reste un mystère total. » Elle souligne que la communauté reste « unie dans la prière », espérant toujours des réponses. « C’est un moment très difficile. Les religieuses sont très affectées par cette incertitude, mais nous avons confiance que Dieu nous guidera. »

Cette disparition coïncide avec une plainte déposée contre le père Guégan pour des faits d’attouchements sexuels, ce qui a renforcé les spéculations autour de son absence. Néanmoins, aucune preuve formelle n’a établi un lien direct entre ces événements. Le diocèse de Vannes, dirigé par Monseigneur Centène, a précisé que « ni en 2010, ni jusqu’à la disparition du père Guégan, aucune plainte pour abus sexuel n’avait été reçue contre lui ».

La communauté catholique et les sœurs dominicaines, bien que profondément affectées, continuent de prier pour lui et d’espérer des réponses. Comme le soulignait sœur Marie-Magdeleine, « c’est une épreuve, mais nous restons dans l’espoir de comprendre un jour ce qui s’est réellement passé ». Elle conclut : « Le silence autour de sa disparition est difficile à vivre. Nous attendons la vérité, mais nous sommes aussi dans la confiance en la volonté divine. »

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