Lundi 28 juillet 2025, l’administration du président Donald Trump a officialisé une mesure inédite : la publication d’un mémo par l’Office of Personnel Management (OPM), signé par son directeur Scott Kupor, autorisant explicitement les employés fédéraux à exprimer librement leur foi sur leur lieu de travail. Cette directive, intitulée « Protecting Religious Expression in the Federal Workplace » (Protéger la liberté religieuse sur le lieu de travail fédéral ), constitue un tournant majeur dans l’application du Premier Amendement aux États-Unis.
« Les employés fédéraux ne devraient jamais avoir à choisir entre leur foi et leur carrière », a affirmé Kupor dans un communiqué. « Sous la direction du président Trump, nous rétablissons les libertés constitutionnelles et faisons du gouvernement un lieu où les personnes de foi sont respectées, non marginalisées. » Le document de l’OPM détaille cinq domaines dans lesquels l’expression religieuse est désormais protégée :
L’affichage d’objets religieux : croix, Bibles, chapelets, œuvres d’art ou mezouzot peuvent être placés sur les bureaux, portés sur soi ou disposés dans les espaces attribués
Les expressions communautaires : prière ou étude biblique sont autorisées entre collègues, en dehors des heures de travail, y compris dans les salles de réunion disponibles
Les conversations religieuses : les employés peuvent librement parler de leur foi, y compris pour convaincre autrui, à condition que la discussion reste volontaire et non harcelante
Les interactions avec le public : un agent public qui s’exprime à titre privé ne pourra plus voir sa parole censurée pour des raisons religieuses
Les espaces publics : les zones ouvertes au public ne pourront plus faire l’objet de restrictions spécifiques sur les expressions religieuses personnelles
Le mémorandum fournit des exemples très concrets : un employé pourra lire sa Bible pendant la pause, prier le chapelet à son bureau, porter un pendentif religieux ou même inviter un collègue à un service religieux. De même, un garde forestier pourra prier avec un groupe pendant une visite guidée ou un médecin prier pour la guérison de son patient. L’ensemble de ces pratiques est désormais expressément protégé, à condition qu’elles n’interfèrent pas avec les missions officielles ou le bon fonctionnement du service.Cette décision repose sur plusieurs fondements juridiques : le Premier Amendement, le Titre VII du Civil Rights Act de 1964, ainsi que la jurisprudence récente (Groff v. DeJoy, 2023), qui a renforcé l’obligation des employeurs d’accommoder les pratiques religieuses, sauf en cas de contrainte excessive. D’ailleurs, un mémo précédent daté du 16 juillet 2025 avait déjà autorisé des ajustements d’horaires ou du télétravail pour des raisons religieuses, montrant une volonté de cohérence dans la politique fédérale.
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L’initiative a été saluée par des organisations comme Alliance Defending Freedom, dont l’avocat Michael Ross déclare :
« Ce mémo est une avancée cruciale pour restaurer une culture professionnelle respectueuse de la foi. » Il ajoute : « Aucun Américain ne devrait avoir à laisser sa foi à la porte du bureau. »
Mais la mesure inquiète aussi certains groupes de défense de la laïcité, comme la Military Religious Freedom Foundation, qui redoute que la liberté religieuse ne devienne un instrument de pression ou de prosélytisme dans les services publics.Derrière cette décision se dessine clairement une vision du service public portée par Donald Trump : celle d’un État qui assume son héritage chrétien et qui ne relègue pas la foi dans la sphère privée, mais la considère comme une composante légitime et positive de la vie professionnelle.Pour les partisans de la liberté religieuse, cette initiative marque un retour bienvenu à la fidélité aux principes constitutionnels. Pour ses détracteurs, elle remet en cause la neutralité de l’État. Une chose est sûre : la bataille des idées sur la place de la religion dans la sphère publique américaine est loin d’être terminée.