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En Algérie, les persécutions antichrétiennes progressent

Basilique Notre Dame d'Afrique à Alger
Basilique Notre Dame d'Afrique à Alger
"Nous subissons une persécution sévère depuis 2018. L'État algérien a du mal à accepter des chrétiens convertis de l'islam, comme nous le sommes, et nous sommes nombreux, surtout en Kabylie...."

Ces églises étaient même officiellement reconnues en tant que membres de l’Église protestante d’Algérie (EPA), une organisation regroupant les églises protestantes et évangéliques, dont les statuts en tant qu’association religieuse avaient été dûment enregistrés par les autorités algériennes en 1974.

Cependant, ces jours de « liberté et de reconnaissance » touchent à leur fin pour les chrétiens ex-musulman, qui ont embrassé le christianisme. La campagne de fermeture des églises de l’EPA, lancée en 2017, a atteint son paroxysme, ne laissant que 4 églises sur 46 encore ouvertes, selon l’association Portes Ouvertes, qui a publié cet index alarmant.

Ce sont 42 églises qui ont été fermées depuis 20217

De plus, d’autres églises indépendantes ont également été contraintes de fermer sous la pression des autorités. Cette répression se manifeste également par la condamnation d’une vingtaine de chrétiens à des peines de prison, principalement pour prosélytisme ou participation à des cérémonies religieuses non autorisées, comme le souligne le rapport.

Lors d’une présentation à Paris le 16 janvier, un de ces chrétiens condamnés, Yousse Ourahmane, vice-président de l’Église protestante d’Algérie, lui-même converti au christianisme il y a quarante ans, a témoigné à distance depuis l’Algérie. Le 2 juillet 2023, il a été condamné à deux ans de prison et à une amende de 100 000 dinars pour avoir organisé des activités religieuses non autorisées. Il a fait appel et attendra le verdict au printemps.

Yousse Ourahmane a déclaré :

« Nous subissons une persécution sévère depuis 2018. L’État algérien a du mal à accepter des chrétiens convertis de l’islam, comme nous le sommes, et nous sommes nombreux, surtout en Kabylie. Concrètement, l’État a trouvé des moyens de promulguer des lois qui rendent notre vie très difficile. Il est devenu très compliqué de renouveler l’agrément de l’association religieuse Église protestante d’Algérie, dont nous bénéficions depuis 1974. »

Il a également évoqué « une cinquantaine d’affaires judiciaires depuis 1978, des amendes de millions de dinars et l’emprisonnement de nombreux frères et sœurs chrétiens. L’un d’entre eux vient de sortir, après avoir été condamné à cinq ans de prison. » En ce qui concerne les fermetures d’églises, Yousse Ourahmane a précisé qu’ils essayaient par tous les moyens de satisfaire aux exigences de l’État algérien, mais malheureusement, la plupart des églises ont dû fermer. En conclusion, l’index met en garde : « Pour ces chrétiens, c’est la fin de la liberté de se réunir pour le culte. Dans les années à venir, ces convertis devront probablement se retrouver en secret. »

Source Le Figaro

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