Vendredi dernier, Les évêques d’Haïti ont publié un message ou plutôt un véritable appel d’urgence: Ils ont exprimé toute leur douleur et leur désarroi de constater que les autorités haïtiennes étaient incapables de remédier à une situation de chaos.
Les évêques constatent une détérioration inexorable de la situation dans un pays déjà lourdement frappé par les catastrophes naturelles ; le tremblement de terre de janvier 2010 a fait plus de 220 000 morts et plus d’un million et demi de sinistrés. Le pays est également très exposé aux ouragans, aux inondations et doit faire face à une situation sanitaire difficile liée au sida: en Haïti seulement 50% de la population a accès à un traitement. Par ailleurs, La pandémie de COVID-19 a déclenché un ralentissement économique encore plus important.
L’assassinat du président Jovenel Moïse et le tremblement de terre d’août 2021 n’ont fait qu’enfoncer un peu plus le pays dans la crise.
N’oublions pas qu’Haïti reste le pays le plus pauvre de la zone Amérique latine et Caraïbes et parmi les plus pauvres au monde. En 2021, le PIB par habitant de 1 815 USD est le plus bas de la région. Le taux de pauvreté s’élève à 52,3 %, c’est un des plus élevés au monde, les deux tiers de la population vivent en milieu rural et subissent les conditions défavorables de la production agricole. Il n’existe aucune infrastructure micro ou macro-économique permettant d’envisager un véritable essor de l’économie.
Dans ce contexte, sachons que Notre-Dame de l’Assomption, la cathédrale de Port-au-Prince, a été gravement endommagée par un incendie criminel et la police reste incapable de rétablir l’ordre ; c’est dans ce climat général d’insécurité que de nombreux haïtiens tentent de quitter le pays.