Dans un entretien à La Croix Monseigneur de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France a exprimé son point de vue sur le projet de loi relatif à la fin de vie, en critiquant notamment l’appellation de « loi de fraternité » pour un texte qui, selon lui, ouvre la voie au suicide assisté et à l’euthanasie.
« Notre pays devrait être, depuis la loi Claeys-Léonetti, un pays en pointe sur les soins palliatifs. Or, dans son entretien à La Croix, le président de la République présente un texte tout ficelé sur ce qu’il appelle « l’aide à mourir » mais, sur les soins palliatifs, de vagues promesses avec un chiffrage tout à fait approximatif », déclare-t-il.
Il exprime son inquiétude quant à une orientation qui, selon lui, délaisse les soins palliatifs au profit de solutions axées sur la mort. « Ce qui est annoncé ne conduit pas notre pays vers plus de vie, mais vers la mort comme solution à la vie », souligne-t-il.
Concernant ses rencontres avec le président de la République sur ce sujet, Monseigneur de Moulins-Beaufort exprime des réserves :
« Le président a annoncé depuis longtemps ne pas vouloir brusquer les esprits sur les sujets sociétaux. Il a reçu beaucoup de personnes, y compris les responsables de culte, c’est indéniable. Mais il est habile aussi. Il parvient à reprendre et à approprier au texte annoncé notre grand point d’insistance qui est la fraternité. Appeler « loi de fraternité » un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution », conclut-il.
Réaction de Monseigneur Matthieu Rougé :
Fin de vie : "Une très mauvaise surprise." @MgrMRouge, évêque de Nanterre, regrette "l'inversion" des priorités d'Emmanuel Macron entre les soins palliatifs et la fin de vie. "C'est à la fois triste et préoccupant." #le710inter pic.twitter.com/h7ePszHC7m
— France Inter (@franceinter) March 11, 2024